Cameroun: L’eau potable de plus en plus rare!

Au moment où se célèbre la journée mondiale de l’eau, le moins que l’on puisse dire c’est que l’accès à l’eau potable est encore un luxe dans certaines grandes villes du Cameroun telles que Douala, Yaoundé ou Buéa pour ne citer que celles-là. 

Entre pénuries et rationnement dans la distribution de l'eau, les populations ne savent plus à quel Saint se vouer. Dans le régime de rationnement appliqué dans la capitale Yaoundé, le rythme des coupures est subitement monté d’un cran depuis plusieurs mois. Ça va faire près de 4 mois que nous sommes sans eau, alors qu’habituellement nous en avions deux fois par semaine, témoigne un locataire du quartier camp Sic Mendong, dont le calvaire est proche de celui vécu par les populations des quartiers Essos et de Mimboman. A Mballa II, une riveraine en est à une moyenne de quatre jours à sec par semaine, contre un approvisionnement quasi-quotidien il y a un mois. C’est la saison sèche. Non seulement il n’a pas beaucoup plu cette année, mais la chaleur des dernières semaines diminue les réserves en eau. Il faut resserrer le rationnement, confesse une source, à la Camerounaise des eaux (CDE). A ces explications, il faut ajouter la vétusté des installations de la CDE.
L’eau du forage nourrit au quotidien les populations
Que ce soit à cause des défaillances de la société distributrice de l’eau ou pour des raisons de sécurité sanitaire, l’eau du forage est devenue un bien précieux, à en juger par la ruée des populations dans les quartiers qui en disposent. Certains chefs de famille préfèrent ne pas s’abonner ou résilient leurs contrats avec la seule entreprise distributrice de l’eau, la Camerounaise Des Eaux (CDE), une entreprise mise en concession par l’Etat. Ce qui les oblige à s’approvisionner auprès des particuliers disposant des forages. Rechercher les points d’approvisionnement fiables en eau de forage, s’y rendre chaque jour, payer le prix sont autant des choses faisant partie du vécu quotidien des populations des grandes villes. En effet, beaucoup estiment qu’il est plus facile de débourser quelques pièces de CFA pour s’approvisionner en eau potable, plutôt que signer un contrat avec la CDE. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les propriétaires de forages en ont fait une source intarissable de revenus. Par exemple, pour remplir un bidon de vingt litres, il faut débourser cinquante francs CFA, et vingt-cinq francs pour un seau de dix litres. Pour pouvoir remplir les mêmes récipients, d’autres devront donner cent cinquante francs CFA au gérant. Et c’est à se demander si l’Etat fait suffisamment d’efforts pour résoudre ce problème ou alors si ce n’est pas la politique de l’Etat qui est simplement mal appliquée sur le terrain?

Malgré les témoignages bienveillants des consommateurs de l’eau du forge, il n’existe aucune structure de contrôle ou de vérification de la traçabilité de cette eau afin de dissiper d’éventuelles inquiétudes. Faut-il alors croire que cette eau peut être consommée sans danger par les populations? Compte tenu du nombre élevé de personnes qui viennent s’approvisionner dans les forages et certaines sources de fortune, il n’est pas rare d’enregistrer quelques éclats de voix. Le gérant est alors obligé de faire respecter son autorité, voire de se battre contre les indisciplinés désireux d’installer du désordre sur son lieu de travail. Au propre comme au figuré, l’accès à l’eau potable au Cameroun demeure encore un véritable chemin de croix dans certaines de nos grandes villes.
Source : Journalducameroun

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