Depuis la prison où il est incarcéré pour recel d’or, Enoh Meyomesse qui avait été recalé pour avoir déposé sa candidature un jour après le délai légal vient d’entamer la grève de la faim. Il menace même de consommer du raticide.
Depuis le mois de décembre 2011, Enoh Meyomesse est empêtré dans des déboires interminables avec les autorités camerounaises. Arrêté à l’aéroport de Yaoundé alors qu’il revenait d’Asie, il est incarcéré pour recel d’or. On l’accuse d’être parti en Asie pour vendre de l’or qui avait été volé à la suite d’un braquage à l’Est du pays. Le 19 mars, il a décidé de faire parler de lui en adressant une lettre au président camerounais Paul Biya. « Excellence, Monsieur le Président de la République, Je viens par la présente vous annoncer que j’entame cette semaine une grève de la faim […] J’entends cesser de m’alimenter jusqu’à ce que mort s’en suive – voire même je m’empoisonnerai au raticide – si je n’obtiens pas satisfaction par rapport à ce que je demande. Je n’éprouverai aucune peine à quitter la terre du haut de mes 58 ans dès lors que je vais laisser aux Camerounais un œuvre littéraire abondante, à savoir trois (3) romans, onze (11) essais politiques, deux (2) livres de poésie et un (1) livre d’histoire du Cameroun de 1940 à 1955. Sans doute que par et après ma mort la justice camerounaise aura enfin les mains libres » écrit-il.
Protestation
Sur les raisons qui le poussent à cette extrémité, l’homme politique pointe un colonel de l’armée camerounaise : le « colonel Oumarou Galibou et ses gendarmes qu’il a envoyés dans la nuit du 19 novembre 2011 casser mon domicile, y saccager tout, sans mandat de perquisition du Procureur de la République, mais est toujours en liberté malgré ma plainte, ou alors, étant donné qu’un colonel ne peut être emprisonné au Cameroun ». Il s’indigne aussi de sa détention non justifiée selon lui. « Je me retrouve dans une situation révoltant au plus haut point. D’un côté, moi je croupis en prison depuis quatre mois déjà pour un « vol aggravé » sans preuves de ma participation à celui-ci, pour détention illégale d’arme sans avoir rien trouvé ni sur moi ni chez moi, et sans partie civile, c’est-à-dire sans plaignant, et, pis encore, sans pièces à convictions, le dossier n’étant basé que sur des aveux extorqués à mes coaccusés par la torture – chose que moi-même j’ai subie 30 jours durant dans les geôles de la légion de gendarmerie de Bertoua » écrit-il. « Je ne désirais pas vous prendre par surprise, c’est la raison de cette correspondance » prévient-il au président Biya.
Ecrivain prolifique (17 ouvrages), ce quinquagénaire (57 ans) est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg et Maître es Science Politique de l’Université de Paris II. Etudiant, il a milité dans les rangs de l`Union Nationale des Etudiants du Kamerun, UNEK, et de la Fédération des Etudiants d`Afrique Noire en France, FEANF. De retour au Cameroun en 1987, il s`est porté candidat aux législatives de 1992. En 1995, il a créé le Parti de la Renaissance Nationale, PARENA et en a été candidat, sans succès, législatives de 1997.
C’est un personnage habitué des controverses. Il avait déjà été cité dans une rocambolesque histoire de coup d’Etat en 2010. L’an dernier, il s’était vu retiré son passeport, à l’aéroport, alors qu’il voulait se rendre en Côte d’Ivoire, en pleine crise postélectorale, pour dédicacer un livre hagiographique sur le président Laurent Gbagbo. Un livre intitulé « « Laurent Gbagbo : continuateur de Patrice Lumumba ». Il s’y était finalement rendu par route. Aujourd’hui donc, il revient au-devant de la scène dans une improbable histoire de suicide annoncé.
Source : Camerounlink
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