Tunisie: deux Libyens condamnés à 20 ans de prison pour le meurtre de militaires

La justice militaire a condamné samedi à 20 ans de réclusion deux Libyens ayant séjourné dans le maquis d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en Algérie pour le "meurtre avec préméditation" de deux militaires tunisiens.

Hafedh Dhabaa et Nabil Youssef se sont vu chacun infliger vingt ans de prison et leurs cinq co-accusés en fuite -un Tunisien, un Libyen et trois Algériens- ont été condamnés à perpétuité par contumace, a indiqué à l'AFP Me Mohamed Jmour, leur avocat.

Ce verdict a été rendu samedi soir par le tribunal militaire de première instance de Tunis, qui les a jugés pour le meurtre du colonel Tahar Ayari et du capitaine Walid Hajji au cours d'un échange de tirs avec un groupe armé le 18 mai 2011 à Rouhia, à 200 km au nord-ouest de Tunis.(....)

Selon lui, "les accusés ont servi de bouc-émissaires dans un procès émaillé de nombreuses irrégularités".Six motifs d'accusation ont été retenus: homicide avec préméditation, complicité, association de malfaiteurs, détention, transport et fabrication d'armes et entrée irrégulière en territoire tunisien.Peu avant l'ultime audience, deux kalachnikov, des munitions, des produits servant à la fabrication d'explosifs, ainsi que des passeports et un coran ont été exposés devant la presse, autorisée à filmer.Les deux prévenus ont nié avoir transporté les armes saisies ou participé aux accrochages armés, qui avaient fait deux morts parmi les assaillants. 

Ils ont cependant reconnu être entrés en Tunisie avec des passeports libyens non valides.Venant d'Algérie, les deux jeunes avaient franchi la frontière tunisienne dans la région montagneuse de Kasserine (sud-ouest) pour regagner la Libye, après avoir séjourné dans les maquis d'Aqmi depuis 2006 dans l'intention de se rendre en Irak.Ils ont été arrêtés le 17 mai par une brigade antiterroriste à Tataouine (extrême sud tunisien, à la frontière libyenne) un jour avant l'accrochage armé de Rouhia."Ils n'avaient ni armes, ni de munitions, ni plan d'attaque au moment de leur arrestation", a plaidé l'avocat des deux ressortissants libyens.(.....)

Il a déploré que le tribunal n'ait "pas jugé utile de faire procéder à des analyses balistiques et d'empreintes" qui auraient profité à ses clients.Le procureur a requis "l'application de la sanction extrême" (peine de mort) pour les sept accusés qui se sont fait remettre en Algérie des armes et de l'argent par leur Emir dans l'Aqmi, +Abou Hatem+, avant d'entrer en Tunisie".(..)

Les deux Libyens condamnés ont été interrogés durant sept jours, assis sur une chaise et complètement dénudés et torturés par électrochocs, a indiqué à l'AFP Taha Shakshuki, délégué du "Groupe de défense des Libyens détenus à l'étranger" qui a rendu visite aux prisonniers.Les avocats de la partie civile ont réclamé le dédommagement des familles des deux officiers tués dont les veuves ont assisté en pleurs aux plaidoiries samedi.Les deux parties vont interjeter appel du jugement.
Source:l'express.fr

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