Difficile de faire la paix, un an après la fin de la crise postélectorale. Les attaques répétées dans l'ouest de la Côte d'Ivoire et la violence du débat politique à Abidjan n'aident pas. Pas plus que les accusations de complot portées contre des proches de l'ancien président.
"Mercenaires de guerre"
« Ces mercenaires de guerre sont connus mais jamais interpellés », dénonce Laurent Akoun, le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo). Surtout, reconnaît-on à Abidjan, ils entretiennent avec les FRCI un système d'activités illégales mais fort lucratives : trafic d'armes, exportation de cacao vers le Burkina Faso, exploitation aurifère, forestière, et vente de terres.
La police et la gendarmerie ont bien commencé à se redéployer dans la région, mais leurs hommes ne sont pas armés. Pour tenter de régler les conflits et d'apaiser les tensions, le ministère de l'Intérieur a également créé des comités d'alerte rapide composés de chefs traditionnels et de représentants des autorités locales, des partis politiques et de la société civile. Avec peu de résultats pour l'instant. Les préfets s'impliquent, eux aussi, dans la réconciliation, mais les autochtones n'ont guère confiance : leur champion est emprisonné à La Haye, et les fils de la région (Alphonse Voho Sahi, ex-conseiller et plume de Gbagbo, et Marcel Gossio, ancien puissant directeur du port d'Abidjan) sont en exil. Pour ne rien arranger, ils subissent chaque jour arrestations arbitraires, rackets et vexations en tout genre.(...)À ce jour, 148 personnes ont été formellement accusées de crimes commis pendant la crise postélectorale. Toutes faisaient partie ou étaient proches du régime de Laurent Gbagbo. Ce qui n'a fait que renforcer le sentiment d'une justice de vainqueurs et d'une situation d'impunité pour les forces qui ont porté Ouattara au pouvoir. Pour la société civile, toutes les questions sont intimement liées. « La réconciliation nationale passe par une remise à plat de tous les problèmes, plaide N'Gouan. Il faut trouver un consensus sur les questions de justice, de sécurité et de refonte de l'armée, de règlement des problèmes fonciers, de politique d'immigration et de naturalisation, de relance de l'emploi. » Les représentants de la société civile ont rencontré le président Ouattara le 16 mai au palais présidentiel d'Abidjan. « Il paraît plus ouvert au dialogue, conclut N'Gouan. Gbagbo, lui, ne nous avait jamais reçus. »
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