Le président tchadien Idriss Deby Itno a souhaité la mise en place d'une force de l'Union africaine, avec l'appui de l'ONU et de l'Otan, pour "combattre les terroristes" dans le nord du Mali, tout en négociant avec les rebelles touareg
"La bonne solution serait de mettre en place
une force de l'UA avec appui de l'ONU comme en Somalie et avec l'aide
logistique de l'Otan", a jugé Idriss Deby dans un entretien à Jeune
Afrique.
"Le Tchad n'enverra pas de troupes au Mali
sous la bannière de la Cédéao", la Communauté économique des États de
l'Afrique de l'Ouest, a-t-il souligné dans cet entretien, publié dans l'édition
datée de samedi de l'hebdomadaire.
"Il faut sauver les Touareg du Mouvement
national pour la libération de l'Azawad (MNLA), avec qui on peut discuter et
qui sont en train de se faire engloutir par les islamistes, et négocier avec
eux une sortie de crise qui ne soit pas une partition du Mali. Et il faut
combattre les terroristes avec une force suffisamment dissuasive", a
détaillé le président tchadien.
Pour Idriss Deby, le Mali, dont le nord est
contrôlé par des groupes islamistes armés, a été la victime collatérale de la
chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye.
"Depuis le début des opérations de l'Otan en
Libye et jusqu'à la chute de Kadhafi, je n'ai cessé de mettre en garde quant
aux conséquences non maîtrisées de cette guerre pour les pays de la région. J'ai
trop longtemps prêché dans le désert", a regretté Idriss Deby.
"Mes avertissements ont été perçus,
totalement à tort, comme un soutien à Kadhafi alors que le Tchad a sans doute
été la première victime de son régime. Autant dire que ce qui se passe aujourd'hui
dans le nord du Mali ne me surprend pas", a-t-il souligné.
A propos de son voisin libyen, Idriss Deby a jugé
que le pays était "à deux doigts de la guerre civile".
"Quand je regarde l'état actuel de la Libye
où chaque localité est gouvernée sur une base tribale par des milices surarmées
ou par ce qu'il reste des forces fidèles à Kadhafi, notamment aux frontières
sud et ouest, ma crainte a un nom: la somalisation", a-t-il assuré.
Enfin, Idriss Deby, arrivé au pouvoir par les
armes en 1990, élu président en 1996, réélu pour un quatrième mandat de cinq
ans en 2011, n'a pas exclu de se représenter à l'élection présidentielle de
2016.
"Ne croyez surtout pas que je m'accroche à
mon fauteuil, mais 2016, c'est dans quatre ans. J'aurai alors un choix à faire.
Il n'est pas encore tranché", a-t-il dit.
(©afriquejet.com)
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