Mardi 11 septembre, la justice militaire ivoirienne a enfin
ouvert une enquête sur l'assassinat, en 2002, de l'ex-chef de junte Robert
Gueï, qui avait renversé Henri Konan Bédié en 1999 lors du fameux "putsch
de Noël". L'ancien régime de Laurent Gbagbo est soupçonné d'avoir
commandité le crime.
Il était moins une. Moins une semaine, avant que la
prescription décennale ne frappe le dossier de l’assassinat du général Robert
Gueï, ex-chef de junte tué dans des circonstances obscures, le 19 septembre
2002, le jour même du déclenchement de la rébellion des Forces nouvelles contre
Laurent Gbagbo.
Suite à la plainte de la famille et des ayants-droit du
général Gueï, le parquet militaire d’Abidjan a ouvert mardi 11 septembre une
enquête sur l’affaire qui déchaîne les passions depuis dix ans. « J'ai commencé
les auditions ce matin », a déclaré le procureur militaire Ange Kessi.
Malgré les promesses de l'ancien président Laurent Gbagbo,
la précédente plainte déposée par le parti fondé par le général Gueï, l'Union
pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI), n’avait jamais
abouti. L’ouverture de l’enquête a donc été bien accueillie par le parti. «
C'est une joie immense qui nous anime à l'annonce de cette nouvelle. Nous
souhaitons que l'enquête aboutisse pour connaître les mains obscures qui ont
commandité cet assassinat », a expliqué Jean Blé Guirao, secrétaire général
adjoint de l’UDPCI.
"Père Noël en treillis"
Robert Gueï avait été battu par Laurent Gbagbo à la
présidentielle d'octobre 2000, et c’est la rue qui avait réussi à le chasser du
pouvoir alors qu'il tentait de s'y maintenir. Il avait précédemment dirigé la
junte militaire installée en Côte d'Ivoire après le coup d'État du 24 décembre
1999 contre le président Henri Konan Bédié, ce qui lui avait valu le surnom de
« père Noël en treillis ».
Il était âgé de 61 ans quand il avait été assassiné, ainsi
que son épouse, le 19 septembre 2002. Ce jour-là, un putsch manqué contre
Laurent Gbagbo avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l'ouest du
pays par la rébellion des Forces nouvelles, dirigée par Guillaume Soro.
Robert Gueï avait été accusé par le pouvoir de Laurent
Gbagbo d'être derrière le coup de force. Et les partisans de Gueï ont toujours
attribué à l’ancien président la responsabilité de la mort de leur chef, ce que
le camp Gbagbo a toujours récusé. Selon une source proche du dossier, le
commandant Anselme Séka Yapo, dit « Séka Séka », ancien responsable de la
sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, est considéré comme le suspect numéro un.
Celui-ci est également considéré comme suspect dans la disparition du journaliste
franco-canadien Guy-André Kieffer, survenue en 2004 à Abidjan, et dans la mise
en place des « escadrons de la mort », des groupes accusés d'exécutions
extrajudiciaires.
Source : Jeuneafrique
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