Les députés ont fait leur choix à Mogadiscio. Le vainqueur
n’est pas le célèbre leader Sharif Sheikh Ahmed, le chef de l’Etat sortant,
mais Hassan Cheikh Mohamoud, un universitaire méconnu. Son élection à la tête
de la Somalie, à la surprise générale, attire l’intérêt des médias
internationaux. Mais, qui est-il véritablement ? Portrait.
Hassan Cheikh Mohamoud est un universitaire issu du clan des
Hawiye, comme son prédécesseur. Un clan présent essentiellement au sud et au
centre du territoire somalien, mais également dans les pays voisins comme le
Kenya, l’Ethiopie et le Yémen. Ils sont majoritaires à Mogadiscio, la capitale
de la Somalie, et donc extrêmement impliqués dans les affaires du pays. Ce
nouveau président de 56 ans, est par ailleurs lié au parti al-Islah, le pendant
des Frères musulmans, sans toutefois en partager toutes les vues. En effet, M.
Mohamoud est réputé modéré et relativement ouvert au dialogue, tant avec les
autres partis qu’avec les partenaires étrangers.
Fondateur d’une université dans la capitale, un exploit dans
un pays ravagé par la guerre, et partenaire de plusieurs organisations
internationales, il a prouvé ses compétences et son sérieux. En revanche, il
n’apparaît pas comme un homme d’expérience. Jamais ministre ou leader. Il n’a
pas non plus été impliqué dans la guerre civile que connaît le pays. Autrement
dit, c’est un homme neuf qui pourrait favoriser le consensus et la pacification
de la Somalie. Les analystes annonçaient pourtant la victoire du président
sortant, dont le successeur est manifestement très différent.
Le contraire de Sharif Sheikh Ahmed ?
Dans un récent rapport de l’ONU, Sharif Sheikh Ahmed, élu en
2009, était accusé de détournements de fonds, de népotisme et de favoritisme.
De 2009 à 2012, on estime que le président a vidé une bonne partie des caisses
de l’Etat et essentiellement fondé son pouvoir sur la corruption. Raison pour
laquelle les Nations unies pensaient à sa facile réélection. De plus,
contrairement à M. Mohamoud, il avait du sang sur les mains. En effet, avant de
rallier les institutions de transition, Sharif Sheikh Ahmed n’était rien
d’autre que le chef d’une rébellion islamique. Original pour un homme censé par
la suite combattre les islamistes Shebab.
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