RDC - le jour où Goma a été prise par le M23


Il n'aura fallu que quelques heures de combats, mardi 20 novembre, pour que les rebelles du M23 prennent le contrôle total de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Sous l'oeil des soldats de la Monusco.
Contrairement à la veille, ni les orages ni les tirs à l'arme lourde ne sont venus déchirer l'épais silence de Goma dans la soirée de mardi. 





Un calme trompeur au terme une longue journée. Dès le lever du soleil, une atmosphère d'explication finale flottait sur la ville. Et en quelques heures à peine, les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), qui menaçaient de conquérir la capitale provinciale du Nord-Kivu depuis des jours, ont mis en déroute les soldats de l’armée congolaise.

Kagamé et Kabila à Kampala

C'est chez le doyen de la région, l'Ougandais Yoweri Museveni, que devaient se retrouver Joseph Kabila et Paul Kagamé, le 20 novembre au soir. Après s'être entretenu séparément avec chacun des deux, Museveni les auraient reçu à dîner ensemble.
Depuis plusieurs semaines, le chef de l'État ougandais tentait de renouer le dialogue entre les rebelles du M23 et le pouvoir congolais. En vain.
Lors du sommet extraordinaire de la Conférence internationale des Grands Lacs (CIDGL) lancé à son initiative, les 20 et 21 novembre, il espérait pouvoir appeler les belligérants au calme.
Joseph Kabila, avant de s'envoler pour l'Ouganda, en milieu de journée, avait d'abord accusé le Rwanda de soutenir les rebelles qui venaient de s'emparer de Goma, dans une intervention télévisée.
Les ministres des Affaires étrangères de la CIDGL ont, quant à eux, condamné l'attaque du M23 et la prise de la ville de Goma.

Durant le week-end et dans la journée de lundi, les combats étaient arrivés aux abords de la ville, sans que l'on sache avec précision quelle position était tenue par qui. C'est tout près de l'aéroport que les combats ont repris à l'aube du mardi. La bataille a eu lieu, mais les forces congolaises ont rapidement perdu tout espoir de se maintenir. Dès 11 heures, ses soldats avaient abandonné leurs positions le long de la frontière avec le Rwanda, certains d’entre eux laissant même sur place leurs uniformes.

Rebelles taiseux

À cette heure, l'armée rwandaise, bien équipée, postée de l'autre coté de la frontière à raison d'un homme tous les dix mètres, observait la scène dans le silence et la concentration. Quant à l'armée du M23, composée de rebelles taiseux et visiblement très organisés, bottes en caoutchouc aux pieds et uniformes parfois dépareillés sur le dos, elle s’est installée du côté congolais sans tirer un coup de feu, d'après des témoins. Une heure plus tard, elle occupait déjà les berges du lac Kivu, au sud de la ville.
Peu après, un imposant convoi de la rébellion composé de cinq véhicules et de plus d'une centaine d'hommes pénétrait dans les rues de Goma. Puis un défilé était organisé en présence du porte-parole du mouvement, Vianney Kazarama, sur les larges avenues de Goma, et sous les acclamations de dizaines de personnes rassemblées pour l'occasion. Des informations contradictoires circulaient, en revanche, sur la particpation au convoi de Sultani Makenga, le chef militaire des rebelles.

Étrange cohabitation

La présence de plusieurs corps de soldats des Forces armées de RDC (FARDC), toujours abandonnés sur le bas côté en fin de journée, témoignait du fait que certains militaires ont tenté coûte que coûte de défendre la ville, laquelle n'était pas tombée aux mains de rebelles depuis 1998. (..)Des civils, assez nombreux et encore sous le choc, se déplaçaient en revanche sur les trottoirs à la tombée de la nuit. Ni exaltés, ni affolés. Soulagés sans doute de la fin des combats. Mais s'interrogeant, aussi, sur leur avenir dans une ville désormais sous administration du M23.
Source :  Jeuneafrique

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Chers intervenants,

Vous qui réagissez sur ce site , êtes priés de respecter certaines règles ; pas de propos à caractères : racistes, tribaux, antisémites ,xénophobes et homophobes, provocant à l’encontre des autres

Le non-respect de ces règles conduira à des sanctions ; l’effacement des messages sans avertissement et exclusion définitive du site.