Le Dga de la société publique qui traîne des affaires a été limogé hier par le conseil d`administration.Les observateurs avertis s`attendaient à la nomination d`un directeur général au Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic), après la démission annoncée à l`avance du Sud-coréen Seoung Rok Yang aux affaires depuis avril 2012.
Le climat était à ce point pourri, entre le personnel et lui, entre
le ministre des Transports et lui, qu`il a dû rendre le tablier depuis le 5
décembre 2013, avant de quitter le Cameroun sur la pointe des pieds.
Il a été remplacé hier par Bernard Bayiha, jusqu`ici cadre à
la Société nationale des hydrocarbures (Snh), à l`issue d`une session
extraordinaire du conseil d`administration tenue à Yaoundé.
Mais, les mêmes observateurs s`attendaient aussi à ce que la
logique soit de rigueur un échelon plus bas. Ils ne doivent pas avoir été
déçus: Roland Maxime Aka`a Ndi, pré¬inspecteur au ministère de l`Economie, du
Plan et de l`Aménagement du territoire (Minepat), a remplacé Antoine Bikoro
Alo`o, limogé. La main du ténébreux a régulièrement été vue derrière les
multiples mouvements d`humeur ayant secoué l`entreprise ces dernières années.
Rongé par l`ambition, on le disait à la manœuvre dans
l`audit qui a conduit au procès, puis à la condamnation de l`ex-Dg du Cnic,
Zacchaeus Forjindam, condamné à vie par le tribunal de grande instance du Wouri
le 20 juillet 2012 pour détournement en coaction d`une somme de 206.666.111
francs.
«Peut-on laisser qu`un Dga instrumentalise la justice parce
qu`il lorgne le poste de Dg? Le Président de la République devrait se pencher
sur ce dossier qui est plus semblable à une persécution qu`a autre chose»,
avaient dénoncé les conseils de M. Forjindam, dans une violente mise au point.
Nommé directeur général par Intérim fin 2007, Antoine Bikoro
Alo`o fera montre d`une célérité exemplaire en saisissant, 7 mois plus tard, le
procureur de la république d`une plainte contre son prédécesseur et trois de
ses anciens collaborateurs, accusés de détournement de fonds représentant les
frais de paiement de fournisseurs sans pièces justificatives.
Mais M. Bikoro Alo`o qui a plusieurs fois été entendu a la
Police judiciaire, sera rapidement rattrapé par sa cupidité, aussi bien comme
intérimaire que comme titulaire (2008-2010), une période considérée comme la
plus noire de toute l`histoire du Cnic. La preuve de sa compétence: non
seulement le gouvernement devra recourir au partenariat sud-coréen, mais en
plus le tout-puissant est rétrogradé comme directeur général adjoint de Seoung
Rok Yang.
Entre-temps, les casseroles se sont accumulées et son nom
est régulièrement cité dans les allées de la police judiciaire. Il va sans dire
que désormais dépouillé de ses leviers d`influence, Antoine Bikoro Alo`o est
désormais un personnage ordinaire à la merci des enquêteurs et sans doute
rapidement du Tribunal criminel spécial (Tcs) qui, selon une rumeur
persistante, l`attend déjà à bras ouverts, avant son entrée triomphale à la
case prison.( Camerounlink)
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