Cameroun - L’enseignement général sous l'emprise d'un baccalauréat dépouillé.

Ce diplôme au Cameroun est victime de  nombreuses critiques où les pouvoirs publics sont le plus indexés.Du 1er au 5 juin prochain, les élèves du secondaire affronteront les épreuves du baccalauréat. Un parchemin qui leur donne accès aux universités et grandes écoles de formation, aussi bien dans le pays qu’à travers le monde. 


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Le diplôme qui leur fait passer du statut d’élève à celui d’étudiant. Statut qui prédispose à un esprit plus mature selon certains avis. «Esprit plus mature ? C’était, il y a plus d’une décennie. Actuellement, le baccalauréat se résume au papier», tranche Pierre Olinga Afana, administrateur civil à la retraite. Comme ce père de famille, une enseignante de français au lycée de Nkolndongo à Yaoundé avoue que le baccalauréat au Cameroun a perdu sa valeur d’antan.

En outre, Paul Emmanuel Kamga, cadre à la fonction publique indique que les résultats de cet examen, qui ne cessent de faire couler beaucoup d’encre et de salive au Cameroun, ont fini par discréditer ce diplôme. On se souvient d’ailleurs qu’en 2011, la presse avait déjà dénoncé les délibérations de cet  examen qui avait été fixé à 6 de moyenne.  L’année d’avant M. Njikam, enseignant de mathématique dans le Littoral expliquait dans les colonnes du journal Le Jour : « pendant les délibérations du baccalauréat 2010, je suis rentré bien choqué convaincu que j’ai participé à l’assassinat de la jeunesse camerounaise. Si elle est le fer de lance de la nation, il est inutile de moduler les notes des candidats.

Je trouve que c’est injuste car cela ne reflète pas le niveau réel des enfants. J’enseigne depuis 15 ans, j’ai pensé que cela changerait mais chaque année, le constat est le même. Je rêve encore de l’époque de Ndam Njoya. Un candidat devait bien étudier et se préparer avant d’affronter un examen. Ce n’est plus le cas, on tue nos enfants et le comble, c’est que la culture du diplôme ne garantit pas l’emploi. Pour moi, les délibérations sont le principal problème du baccalauréat de l’enseignement secondaire général ».

Pouvoirs publics

Dans la même mouvance, un enseignant du lycée de Sa’a indique que le baccalauréat de nos jours, n’est plus synonyme d’excellence ou d’intelligence.  «Les ordres viennent de très loin. On nous ordonne de faire passer les enfants qui sont déjà d’un niveau scolaire très bas. Parfois, on nous dit que la demande est abondante au milieu d’une quantité insuffisante d’écoles alors il faut laisser passer pour céder la place aux autres», confie-t-il. Selon l’universitaire Hubert Mono Ndjana, le Cameroun pouvait avoir le meilleur baccalauréat du monde si seulement il y mettait les mesures d’accompagnement.


 En passant par le ratio entre le nombre d’élèves et celui d’enseignants qui selon lui est tout simplement ridicule. « Quand un professeur de lycée tient 3 classes de 150 élèves chacune, comment peut-il valablement corriger 450 copies de 3 pages chacune ? La réalité est donc celle-là :1350 pages sur lesquelles il faut faire un travail réellement pédagogique en redressant les erreurs de chaque élève », souligne-t-il avant de poursuivre : « Il n’y a pas de demi-mesure : ou on fait, ou on ne fait pas; les enfants sont-ils trop nombreux ? Telle est aussi une autre réalité. Nous avons le devoir de les éduquer correctement, pour l’avenir du pays, et qui veut la fin prend (ou prépare ?) les moyens. Les planificateurs  sont là pour prévoir les adéquations nécessaires. Il n’existe aucun justificatif pour que nous ne fournissions pas les ressources exigibles pour la formation du Cameroun de demain».
Les pouvoirs publics sont de manière récurrente indexés. Nombreux sont ceux qui affirment que ceux-ci  sont les seuls responsables de cette situation : «Ils fixent les délibérations à une moyenne très basse tout comme ils sont les seuls à pouvoir changer les conditions des élèves dans les lycées. Allons donc savoir à qui profitent le niveau très bas de nos enfants», lance une ménagère à Yaoundé. «J’ai au bureau, de jeunes collaborateurs qui ont été retenu lors du recrutement des 25.000 jeunes. C’est par politesse que j’évite d’employer certains termes. Ces enfants sont tout simplement nulles. En passant par leur langage, à leur écriture tout comme leur vocabulaire tout est à refaire alors qu’ils sont tous nantis de diplôme de l’enseignement supérieur», lance un agent de la fonction publique.


D’aucuns estiment que le baccalauréat au Cameroun a perdu sa valeur lors de la suppression l’oral. « Il s’agissait là d’une épreuve qui permettait de jauger le véritable niveau de l’élève. A présent, tout est admis que l’on soit bon ou médiocre, on obtient le diplôme. Or, il y a longtemps que les choses étaient plus corsées», se souvient avec nostalgie un enseignant retraité.(Camer.be)

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