À l’invitation de Barack Obama, le président nigérian Muhammadu Buhari entamera lundi une visite de quatre jours aux États-Unis. Une rencontre cruciale pour les relations diplomatiques entre les deux pays, au cours de laquelle il sera question de la lutte contre Boko Haram.
Avant son élection, le nouveau président Muhammadu Buhari
avait fait de la lutte contre Boko Haram sa grande priorité. Pourtant, le
groupe terroriste frappe toujours et le mois de juillet enregistra probablement
un triste record en matière d’attaques meurtrières. Près de 700 Nigérians ont
été tués dans une série d’attentats sanglants depuis son investiture le 29 mai
dernier.
« Le gouvernement de Buhari voudra assurément augmenter les
collaborations avec les services de renseignements américains », confirme
Lauren Ploch Blanchard, spécialiste en affaires africaines, au Congressional
Research Service basé à Washington. La question sécuritaire et la menace
constante de Boko Haram figurent en tête de liste de l’agenda des deux
présidents.
Un réchauffement diplomatique
La visite de Muhammadu Buhari pourrait être l’occasion de
donner un second souffle aux relations diplomatiques entre le Nigeria et les
États-Unis. Un froid s’était effectivement installé entre Abuja et Washington
l’an dernier après que l’ancien président Goodluck Jonathan ait jugé «
insuffisante » l’aide proposée par les États-Unis à la lutte contre Boko Haram.
Ces derniers avaient proposé d’entraîner les militaires et
de leur dispenser des conseils stratégiques mais « Goodluck Jonathan voulait de
l’équipement et sa réaction a causé une fracture majeure entre les deux pays »,
explique Lauren Blanchard. « L’offre
initialement faite par les Etats-Unis pourrait être remise à l’ordre du jour
lors de la rencontre entre Buhari et Obama », estime-t-elle.
À leur tour, les États-Unis ne s’étaient pas gênés pour
critiquer la mauvaise gestion de la menace terroriste par les autorités
nigérianes. L’enlèvement des 200 fillettes de Chibok, toujours aux mains du
groupe terroriste, a imposé une pression de plus sur le gouvernement Jonathan.
Les États-Unis avaient mené de front la mobilisation internationale et envoyé
des drones dans le nord-est du Nigeria pour tenter de les retrouver.
Le pétrole nigérian, un enjeu ?
Outre les questions de sécurité et de bonne gouvernance, les
États-Unis aborderont-ils également la question du pétrole ? La relation
économique entre les deux pays sera au menu des discussions, notamment pour le
développement de raffineries au Nigeria, croit Lauren Blanchard. Avant 2012, le
Nigeria figurait en effet parmi les plus importants fournisseurs de pétrole des
Etats-Unis mais aujourd’hui l’or noir nigérian se dirige davantage vers l’Asie.
Si Buhari fait la guerre au terrorisme, il a aussi promis de
lutter contre la corruption, ce qui a tout pour plaire aux Américains. «
L’administration Obama a souvent exprimé sa préoccupation face au sous-développement
au nord du pays et sa propension à l’extrémisme », rappelle-t-elle en ajoutant
que Muhammadu Buhari en profitera sûrement pour « solliciter des
investissements étrangers afin d’améliorer les conditions de vie des Nigérians
du nord du pays ».
Un agenda chargé donc pour le président Buhari. D’autant
qu’il rencontrera, également le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry ou
encore le vice-président Joe Biden.(Jeuneafrique)
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