Alors qu'on célèbre ce samedi la Journée Mondiale contre la Malaria, le premier vaccin, développé en Belgique, pourrait être approuvé par l'Agence européenne des médicaments (EMA) dans quelques mois, annonce la revue britannique médicale The Lancet.
Si c'est le cas, l'Organisation Mondiale de la
Santé devra alors décider de recommander ou non la vaccination dans les pays où
le paludisme est endémique. Une décision est attendue pour le mois d'octobre
prochain. Le RTS, S/AS01, seul vaccin à avoir atteint la troisième phase des
tests cliniques (la dernière avant l'autorisation définitive d'une
commercialisation) a démontré qu'il offrait une protection contre la maladie
mais cette protection n'est que partielle (4 ans maximum), surtout si aucun
rappel n'est effectué.
Le vaccin est plus efficace sur les enfants en bas âge (à
partir de 5 mois) que sur les nourrissons. Le vaccin pourrait cependant permettre
d'éviter des millions de cas de malaria, une maladie qui fait près de 600.000
victimes mortelles par an, en majorité des mineurs. Le RTS, S est le vaccin
expérimental le plus évolué à ce stade. Dès 2004, il a été démontré qu'il
pouvait protéger des enfants et des bébés vivant dans les zones endémiques de
la maladie causée par le Plasmodium falciparum, espèce la plus meurtrière du
parasite de la malaria.
Le vaccin a été inventé et développé en Belgique, dans les
laboratoire de la firme GlaxoSmithKline dès la fin des années 1980. La deuxième
phase de tests cliniques, dirigée par le docteur Pedro Alonso au Mozambique en
collaboration avec le Centre de Recherche International de Barcelone dans le
domaine de la Santé, avait démontré que le vaccin permettait de réduire de 49 %
le nombre de cas de malaria grave chez les enfants.
Selon The Lancet, les résultats de la phase finale de
recherche ont démontré que, quatre ans plus tard, ces mêmes enfants sont
toujours protégés, même si on observe une diminution de l'efficacité du vaccin
au fil du temps. Lors de la dernière phase de tests cliniques, le vaccin a été
testé sur un total de 15.459 bébés dans onze zones de sept pays d'Afrique
subsaharienne (Burkina Faso, Gabon, Ghana, Kénya, Malawi, Mozambique et Tanzanie).
Les enfants vaccinés à partir de 5 mois ne sont plus que 36 % à être protégés,
à condition d'avoir reçu un rappel 18 mois plus tard. Les nourrissons vaccinés
à partir de la 6e semaine ne sont plus que 26 % à bénéficier de la protection.
Ces résultats sont à la fois décevants et encourageants.
"Le vaccin n'offre pas les mêmes résultats que ceux qui luttent contre
d'autres maladies", dit Brian Greenwood, de l'Ecole d'Hygiène et de
Médecine Tropicale de Londres. "Mais en 2012, 198 millions de personnes
ont été infectées par la malaria. Le vaccin pourrait donc permettre d'éviter
des millions de cas chez les bébés."
(@lalibre.be)
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