Privé de l’aide européenne et internationale, l’Etat grec pourrait faire défaut avant fin juin. Le risque principal, aujourd’hui, se situe au niveau des banques grecques: le risque de bank run massif est chaque jour, plus important.
Il précipiterait l’effondrement du système bancaire grec dans son ensemble, déjà vacillant. L’Europe devrait alors se partager, au prorata des banques centrales nationales dans l’eurosystème, les coûts de l’exposition à la Grèce via Target 2 (de l’ordre de 100 milliards d'euros).
Ce coût n’est qu’une partie de celui d’un nouveau défaut sur la dette souveraine grecque. Les contribuables européens perdraient environ 350 milliards d'euros. La France (hors banques hexagonales, qui sont exposées à hauteur de 39,5 milliards d'euros), perdrait environ 65 milliards d'euros: 7,6 milliards d'euros d’obligations souveraines, 11,4 milliards d'euros de prêts bilatéraux, 15,9 milliard d'euros de garantie via le FESF, et 28,3 milliards d'euros via Target 2. L’Allemagne est plus exposée: 84,5 milliards d’euros. Viennent ensuite l’Italie (55,8 milliards) et l’Espagne (36,9 milliards). Malte, dont l’économie insulaire est précaire, ne survivrait pas à un défaut de la Grèce, et l’Europe devrait lui venir en aide à son tour.
La sortie de la Grèce de la zone euro produirait des réactions en chaîne aux conséquences fâcheuses: des bank runs, en Espagne, en Italie ou en Irlande. Une fuite massive des capitaux européens vers l’Allemagne et les paradis fiscaux. Une hausse massive des taux, accompagnée d’un effondrement des marchés boursiers. Une récession sans précédent, pire qu’en 2009, de l’ordre de 5% du PIB.
Et pourtant, la sortie de la Grèce de la zone euro reste malheureusement l’hypothèse la plus crédible aujourd’hui. La banque centrale européenne a exprimé son souhait de voir la Grèce rester dans l’euro, mais en rappelant qu’il était du ressort des politiques d’en prendre la décision. Les politiques, réunis mercredi soir à Bruxelles, ont rappelé qu'ils souhaitent voir la Grèce rester dans l'euro, mais en rappelant qu’il était du ressort des Grecs de respecter leurs engagements. Comme souvent, quand les politiques sont incapables d’agir à temps; les marchés le feront à leur place et précipiteront l’inéluctable.
Source:Slate
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