Affaires Bettencourt, Karachi, ou encore affaire Kadhafi, Nicolas Sarkozy risque des ennuis judiciaires dans plusieurs dossiers visant de supposées malversations financières. Le président sortant, qui pendant cinq ans, a bénéficié d'une immunité pénale liée à sa fonction, va redevenir, un mois après avoir quitté le pouvoir, un justiciable ordinaire. Mais l'ancien président ne redeviendra pas un contribuable ordinaire car la République prend soin des anciens chefs de l'Etat.
Les dossiers judiciaires
Au premier rang des dossiers sensibles pour l'ex-président, il y a l'affaire Bettencourt et des soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle de 2007. Les comptes de campagne 2007 de Nicolas Sarkozy ont été saisis, ainsi que les agendas des Bettencourt. Les enquêteurs ont découvert qu'un retrait de 400 000 euros en espèces sur les comptes suisses des Bettencourt, précède de deux jours une rencontre entre Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt et Eric Woerth, le trésorier de l'UMP. Il y a aussi ce petit mot découvert dans un carnet de François-Marie Banier, le confident de Liliane Bettencourt, qui indique : «De Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent, j'ai dit oui»... Les juges sont donc susceptibles de demander l'audition de l'ancien président et une mise en examen ne serait pas à exclure.
Quand aux accusations de financement illégal de cette même campagne par le régime de Mouammar Kadhafi, les investigations, elles, ne font que commencer.
Dans l'affaire Karachi et les soupçons de financement illégal de la campagne d'Edouard Balladur, en 1995, le nom de Nicolas Sarkozy apparaît bien dans le dossier d'enquête, en qualité de ministre du Budget. Si une audition comme témoin est possible, des poursuites relèveraient cependant de la Cour de justice de la République, seule compétente pour juger les actes ministériels.
La République Française prend soin de ses anciens dirigeants et la loi encadre ses largesses
6 000 euros brut par mois, c'est ce que touchent Valéry Giscard D'Estaing, Jacques Chirac, et désormais Nicolas Sarkozy, en tant qu'ancien chef de l'Etat. A cela, il faut ajouter une rémunération de 11 500 euros net par mois s'il décide de siéger au Conseil constitutionnel, comme la Constitution le lui permet. A ces sommes, s'ajouteront plusieurs primes dites de «sujétion spéciale», dont le montant n'est pas connu. Elles lui sont versées pour «compenser les contraintes subies dans l'exercice des fonctions» comme le précise la loi.
Et quelques avantages matériels
Les anciens présidents ont également le droit à plusieurs avantages matériels : appartement de fonction meublé et équipé, voiture de fonction avec deux chauffeurs, et pas moins de sept collaborateurs : un chef de cabinet, deux assistants, un fonctionnaire des Archives nationales et trois secrétaires. Et bien sûr, pour assurer leur protection, deux fonctionnaires de police.
Pour les voyages, les anciens présidents peuvent emprunter gratuitement le réseau de la SNCF et les vols Air France. En cas de déplacement à l'étranger, leur hébergement est entièrement pris en charge par les différents consulats et ambassades.
Pour l'Etat, la facture de tous ces services est plutôt salée. On l'estime à 1,5 million d'euros par an et par ancien président. Des avantages qui existent depuis 1985, depuis une décision de Laurent Fabius, qui était alors le Premier ministre de François Mitterrand.
Source:rfi
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