Les partisans de l’ancien président ivoirien s’attendaient à ce que le nouveau pouvoir français ignore Alassane Ouattara.Les partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo sont très amers. Ils avaient fondé beaucoup d’espoir dans l’élection de François Hollande.
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Aujourd’hui, ils sont déçus et pour cause: on a déroulé le
tapis rouge à Alassane Ouattara à l’Elysée.
Et dès son arrivée, le nouveau chef de l’Etat ivoirien a obtenu
un accord d’annulation de la dette ivoirienne portant sur la somme de 3,76
milliards d’euros. Qui dit mieux?
Les pro-Gbagbo reprochent au chef de l’Etat français d’avoir
reçu celui qui était pourtant venu défendre les intérêts du peuple ivoirien.
Le clan Gbagbo a été naïf
Désillusionnés, ils oublient que, par-dessus tout, ADO
(Alassane Dramane Ouattara) et Hollande ont en commun le fait d’avoir été
démocratiquement élus à la tête de leur pays.
De plus, tous deux se sont fermement engagés à être le président
de tous leurs concitoyens, et non celui de leurs partisans exclusifs.
Les lamentations du clan Gbagbo dans l’Hexagone prouvent
qu’il a une courte vue des choses. Cela pourrait même traduire la peur de
rentrer et de se voir un jour interpellé par la justice ivoirienne pour les
indélicatesses commises du temps où il n’y avait à boire et à manger que pour
une minorité pressée de s’enrichir.
L’on peut comprendre que tout le monde ne soit pas satisfait
de la venue du président ivoirien à Paris.
Les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo qui avaient
dansé et chanté à l’élection de François Hollande, avaient vraiment cru que
Nicolas Sarkozy battu, les portes allaient se refermer, une à une, devant son
ami Alassane Ouattara et ses proches.
Mais, en Occident, l’adversaire politique n’est pas un
ennemi. Le clan Gbagbo paie donc pour avoir été naïf. Son calcul était mauvais
d’autant qu’il y a deux mois, Guillaume Soro, président de l’Assemblée
nationale, avait déjà été reçu par son homologue français.
Toussaint Alain, ex-conseiller à la présidence ivoirienne et
défenseur de Laurent Gbagbo, lui, a même oublié que durant sa longue
présidence, leur leader n’avait pas omis de pactiser avec la droite française
et ses entrepreneurs.
A l’époque, l’argent de la bourgeoisie française ne sentait
pas mauvais. Les partisans zélés de Gbagbo cherchent à faire oublier que la
dette effacée, est celle que le FPI (Front Populaire Ivoirien, parti de Laurent
Gbagbo) a laissée comme héritage au peuple ivoirien et à ADO.
La rupture avec l’Internationale socialiste
Si les Ivoiriens sont cruellement endettés aujourd’hui,
c’est bien parce que la gestion du clan Gbagbo a été scabreuse.
Des sommes colossales dilapidées dans la belle vie et les
achats d’armes, sans aucun égard pour les promesses faites au peuple sevré de
tout par des crises créées de toutes pièces.
Mais les erreurs du passé rattrapent toujours. Le FPI,
discrédité à jamais, paie aujourd’hui pour sa mal gouvernance du pays. Après la
débâcle face à l’électeur, c’est donc l’échec diplomatique.
Dans leur grande majorité, les camarades français au sein de
l’Internationale socialiste (IS) ont pris leur distance. Preuve que pendant
longtemps, on ne retiendra du FPI que les pires souffrances que ce parti a
infligées au peuple ivoirien et aux nombreux ressortissants d’autres pays
africains.
C’est d’ailleurs pourquoi Laurent Gbagbo se trouve
aujourd’hui devant le tribunal international (la CPI), pour répondre de
plusieurs actes d’accusation, en rapport avec sa gestion du pays. Le FPI mérite
son exclusion de l’Internationale socialiste dont il est loin d’incarner
l’idéal.
En son sein, figurent des individus faisant preuve de
malhonnêteté dans un monde où les idéologies prennent de moins en moins de
place face aux intérêts d’Etat. Plutôt que de se montrer soulagé de
l’annulation de la dette qu’on a refilée aux successeurs, du côté du FPI, on
préfère vociférer à qui mieux mieux.
Ces gens n’avaient pourtant pas hésité à adopter un style de
gouvernance qui aura engendré destruction de biens publics et privés, et
provoqué d’immenses pertes en vies humaines.
Cesser les critiques non constructives
Plus que de l’adversité, c’est bien une animosité qu’ils
affichent à l’endroit de ADO qui a réussi, en un temps record, à réinstaller la
Côte d’Ivoire dans l’estime des autres, particulièrement les bailleurs de
fonds.
A l’exemple de la classe politique française, les partisans
de Gbagbo, doivent éviter toute fixation et cesser de faire croire que tout ce
que fait ADO est mauvais.
En fait, comme le souligne si bien le chanteur ivoirien
Alpha Blondy dans l’une de ses chansons: «les ennemis de l’Afrique, c’est bien
les Africains»!
On peut garder l’esprit critique, tout en reconnaissant
qu’il y a des limites à ne pas dépasser. Il vaut mieux plutôt interpeller ADO
quant à la nécessaire bonne gestion des richesses nationales et des fonds
recueillis au bénéfice du peuple ivoirien. Les efforts du chef de l’Etat
ivoirien doivent lui être reconnus.
De même, son offre sans cesse renouvelée du dialogue au FPI
qui l’a toujours rejetée, doit être définitivement prise en considération. Les
partisans de Gbagbo ont intérêt à faire preuve de sagesse et à reconnaître
enfin la victoire d’Alassane Ouattara. Il est temps de répondre aux offres de
paix du nouveau pouvoir, et de revenir à la table de négociation.
Le socialisme du FPI a été une escroquerie
Parce qu’il n’est jamais tard de bien faire, le FPI
gagnerait à faire amende honorable. Il faut faire son mea culpa.
Les Ivoiriens et les autres peuples frustrés et bafoués dans
leur dignité, attendent toujours du FPI qu’il demande pardon pour les atrocités
commises sous sa gouvernance. Il lui faudra lutter longtemps pour convaincre
l’opinion que le socialisme qu’il prône est réellement en faveur des peuples
africains.
Pour l’heure, la gestion du passé donne, en tout cas, du
Front populaire ivoirien l’image d’un parti aux pratiques fort honteuses. Son
socialisme apparaît ainsi comme une grande escroquerie, une duperie de la part
de personnes aux desseins non avoués.
Sans doute la poignée de main Hollande-Ouattara
équivaut-elle aux yeux du clan Gbagbo au… «baiser de Judas»! L’on peut
comprendre que l’écœurement des pro-Gbagbo soit à son comble. Ils ont toujours
cru naïvement, que les accointances idéologiques l’emporteront toujours sur les
intérêts d’Etat.
Mais le fait de ruer aujourd’hui dans les
brancards montre encore une fois que ces individus n’aiment pas vraiment leur
pays. Sinon comment, après leurs forfaitures, s’en prendre à Hollande et
Ouattara qui viennent d’enlever une grosse épine du pied de l’éléphant
ivoirien.
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