Plus d’un an après la crise post-électorale, la Côte d’Ivoire est toujours minée par l’insécurité. Viols, meurtres, vols à mains armés, sont monnaie courante dans l’ouest du pays, où la situation est encore tendue.
La côte d’Ivoire est loin d’être apaisée. Plus d’un an après
les violences postélectorales, qui ont fait plus de 3000 morts, les autorités
peinent à enrayer l’insécurité. Les exactions perdurent dans l’ouest. A Dukoué,
les habitants côtoient au quotidien meurtres, vols, et agressions sexuelles.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, quatre personnes ont été tuées dans une
attaque, dans le quartier de Kôkôma. Pour protester contre la recrudescence de
ces violences, plusieurs centaines de femmes ont manifesté jeudi. « Nous
voulons la sécurité, nous voulons la paix », ont-elles scandé, dénonçant
l’incapacité des forces de sécurité à faire face à la situation.
Le nord du pays n’est pas non plus épargné par l’insécurité.
Comme en témoigne le rapport de Human Rights Watch, publié le 22 mars 2012.
Selon ce rapport, 22 personnes ont été tuées à Bouaké depuis décembre 2011. Les
anciens combattants des forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont été
désignés comme les auteurs de ces crimes.
Des forces de sécurité impuissantes face à la criminalité
Impuissantes face à la situation, les forces de sécurité
déplorent leur manque de moyens pour lutter contre la criminalité. Pour ce
responsable local de Duakoué, « la population doit comprendre qu’elle a sa
partition à jouer dans l’instauration de la sécurité. Elle doit aider les
forces de l’ordre à assurer leur protection et celle de leurs biens ». Contacté
par Afrik.com, lors de sa visite à Paris en juin, Mamadou Touré, conseiller
pour la jeunesse auprès du président Ouattara, reconnait « les difficultés que
rencontre la police et les actes de banditisme que mènent certains éléments des
FRCI ». Il estime qu’« il y aura toujours des bandits en Côte d’Ivoire mais ce
n’est pas pour autant qu’il faut remettre en question la sécurité du pays ».
L’Onu n’en reste pas moins préoccupée par la situation
sécuritaire. L’organisation a publié un rapport dimanche 15 juillet, déplorant
la détérioration de la sécurité dans l’ouest, à la frontière avec le Liberia.
Les attaques contre les villages frontaliers ne sont pas rares. Celles du
vendredi 8 juin, perpétrées dans le village de Sao, ont marqué les esprits. Au
moins une vingtaine de personnes a péri, dont sept Casques bleus nigériens.
Face à la situation, l’Onu appelle les autorités à réformer le secteur de la
sécurité pour désarmer les anciens combattants.
L’ONU préoccupée par l’impunité
Les Nations-Unies attirent aussi l’attention des autorités
ivoiriennes sur les tensions récurrentes entre forces de sécurité et populations,
dénonçant l’impunité dans les rangs des FRCI. Le secrétaire général de l’ONU
Ban ki-Moon a appelé le gouvernement à traduire en justice tous les auteurs de
crimes lors de la crise-postélectorales. « L’impunité sape tout effort visant à
promouvoir une culture de respect des droits de l’homme », a-t-il dit. Il a
insisté sur le fait que les autorités ivoiriennes devaient veiller à ce que
tous les auteurs, « quel que soit leur statut ou leur appartenance politique »,
répondent de leurs actes.
Même son de cloche pour la Ligue ivoirienne des droits de
l’homme (Lidho). Selon elle, la majorité des personnes inculpées et arrêtées
concernent « exclusivement » des proches de l’ex-président Laurent Gbagbo. Ce
dernier est incarcéré à la Haye, aux pays-Bas, par la Cour pénale
internationale qui l’accuse de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Plusieurs anciens responsables du régime Gbagbo
sont détenus dans différents régions de la Côte d’Ivoire. Parmi eux, figurent
Simone Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien
(FPI). Pour la Lidho, « des crimes graves » ont été commis par les deux camps.
Et tous les responsables doivent être traduits en justice sans considération
d’obédience politique ni de niveau de responsabilité politique. Un premier pas
indispensable pour la réconciliation nationale.
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