Un militaire et un chef religieux ont été arrêtés cette semaine à Bamako par des hommes armés dans le cadre d'enquêtes sur une "tentative de contre-coup d'Etat" déjouée fin avril par l'ex-junte militaire au Mali, a-t-on appris samedi auprès de leurs familles.
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"Le lieutenant Mohamed Yaya Ouattara a été arrêté jeudi
par des hommes armés. On nous a dit que c'est dans le cadre des enquêtes sur la
tentative de contre-coup d'Etat contre les militaires de Kati", une
ville-garnison abritant le quartier général de l'ex-junte près de Bamako, a
affirmé à l'AFP Aly Ouattara, un membre de la famille du lieutenant Ouattara.
"Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons pas de ses
nouvelles. Nous sommes très inquiets", a-t-il ajouté.
Le lieutenant Ouattara fait partie du corps des bérets
rouges, des soldats proches de l'ancien président malien Amadou Toumani Touré
(ATT) renversé le 22 mars par des militaires dirigés par le capitaine Amadou
Haya Sanogo.
Un chef religieux, Amadou Dembellé, réputé proche de Abidine
Guindo, ex-aide de camp de l'ancien président ATT, a également été arrêté jeudi
dans le cadre de la même affaire du contre-coup d'Etat.
"Ce sont des hommes en civils mais armés qui l'ont
arrêté. En route, il a pu nous appeler pour dire qu'il est arrêté (...) mais
qu'il ne se reproche rien. Nous n'avons plus de nouvelles de lui", a dit à
l'AFP une membre de sa famille qui a préféré s'exprimer sous couvert de
l'anonymat.
Les ex-putschistes avaient affirmé le 30 avril avoir fait
échouer une offensive des forces restées loyales à ATT. Il y avait eu alors au
moins 22 morts.
Les anciens de la junte sont restés très influents à Bamako
après avoir rendu le pouvoir le 6 avril aux civils. Ils ont procédé à
l'arrestation de nombreuses personnes considérées comme des proches de
l'ex-président, dont des militaires.
L'organisation de droits de l'homme Human rights Watch (HRW)
a accusé mercredi "des soldats fidèles" au capitaine Sanogo, d'être
responsables de la disparition de 20 soldats liés au mouvement du 30 avril et
d'avoir "perpétré des actes de torture et autres exactions à l'encontre de
dizaines d'autres soldats".
Le coup d'Etat du 22 mars a précipité la chute du Nord du
Mali aux mains des islamistes.
Cette région qui représente plus de la moitié du pays est
contrôlée depuis quatre mois par des groupes armés islamistes Ansar Dine
(Défenseurs de l'islam) et Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de
l'Ouest (Mujao), alliés d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) qui y ont évincé
les rebelles touaregs sécessionnistes et laïcs.
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