Drôles de mésaventures qu’a vécues le journaliste Ali Lmrabet avec la police de la ville de Tétouan (nord du Maroc) où il réside.D’après la plateforme communautaire Mamfakinch («Nous ne céderons pas») créée en soutien du Mouvement du 20 Février, les «indignés du Maroc», le journaliste poil-à-gratter du régime marocain «a été agressé à Tetouan par trois policiers alors qu’il faisait ses courses dans les rues de la ville».
Mamfakinch a joint au téléphone le journaliste qui était
alors dans un commissariat de la ville où il tentait de déposer plainte contre
ses agresseurs.
«J’ai l’habitude
de sortir la nuit durant le ramadan marcher dans les rues de la ville. Alors
que j’achetais des pommes d’un marchand ambulant, trois policiers m’ont attaqué
et roué de coups. Ils m’ont traîné par terre et m’ont insulté» a-t-il raconté
au site.
Ali Lmrabet, ancien rédacteur en chef du Journal
Hebdomadaire (interdit en 2010) et correspondant à Rabat du quotidien espagnol
El Mundo a été le fondateur du magazine satirique Demain et son pendant
arabophone Doumane.
Il a été condamné pour crime de lèse-majesté en 2003 et ses
publications censurées. Il est, depuis 2004, interdit de pratiquer sa
profession de journaliste au Maroc.
Depuis plus d’un an, ce trublion de la presse au royaume de
Mohammed VI a ressucité Demain en lançant un site internet éponyme qui draîne
de très nombreux lecteurs et qui est régulièrement l’objet de cyber-attaque
Il y livre son témoignage sur l’affaire.
Mamfakinch ajoute que Lmrabet a subi une précédente
agression la veille de ses démêlées avec la police.
«Hier encore,
quelqu’un m’a attaqué avec un tesson de bouteille. La police n’est pas
intervenue malgré mes appels répétés» raconte le journaliste. Une drôle
d’altercation qu’il relate aussi non sans humour sur son journal
éléctronique.
Les interprétations vont bon train sur les agressions
répétées dont est victime Ali Lmrabet. Sur la Toile, des Facebookers marocains
estiment que le journaliste «paie le prix de son insolence» notamment lorqu’il
tourne en dérision le roi et son entourage. D’autres pensent que c’est
particulièrement l’article qu’il a publié sur le général Housni Benslimane qu’il traite de «tortionnaire attitré du
royaume» qui lui a valu les foudres des autorités.
Ali Lmrabet avait il y a une dizaine d’années mené l’enquête
avec le journaliste français Joseph Tual de France 3 sur les implications
supposées de ce haut gradé de l’armée marocaine dans la disparition à Paris en
1965 du célèbre opposant Mehdi Ben Barka. Une piste que le juge Patrick Ramaël chargé du dossier
en France tente toujours d’élucider…
Lu sur Slateafrique
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Chers intervenants,
Vous qui réagissez sur ce site , êtes priés de respecter certaines règles ; pas de propos à caractères : racistes, tribaux, antisémites ,xénophobes et homophobes, provocant à l’encontre des autres
Le non-respect de ces règles conduira à des sanctions ; l’effacement des messages sans avertissement et exclusion définitive du site.