L’Hôpital central de Yaoundé (HCY), créé en 1934, célèbrera son 80e anniversaire cette année. 80 ans : toute une histoire. L’histoire d’une vie. Elles sont rares de nos jours, les personnes capables de la conter. Le temps a fait son œuvre.
François O., 64 ans, fils d’un médecin de la toute
première génération de noirs à accéder à cette fonction, se souvient vaguement
que son père a travaillé au dispensaire de Messa, actuel service des urgences
de l’Hôpital central. « Le dispensaire était alors spécifiquement dédié à
l’accueil et au traitement des fonctionnaires malades. C’était dans les années
70 », assure-t-il sans autre précision. Depuis les années 90, le dispensaire a
été phagocyté par l’Hôpital central. Si la vieille bâtisse, tout comme d’autres
pavillons surannés de la formation sanitaire, pouvait parler, l’on en saurait
certainement un peu plus sur sa genèse.
Au demeurant, infirmiers, médecins, stagiaires, personnels
administratifs et autres spécialistes, personnalités, grands malades… la «
vieille dame » en a vu. « En 80 ans, il en est passé du monde dans cet hôpital
: c’est indéniable ! Beaucoup, patients et personnels traitants, ne sont plus
de ce monde. Ç’ aurait été enrichissant qu’ils nous racontent les tout premiers
pas de cet hôpital, surtout quand on connaît le dévouement des gens de cette
époque-là », confie une infirmière. Samson B., 74 ans, cadre de banque à la
retraite et usager régulier de l’hôpital où il est suivi pour diverses
maladies, assure que l’institution a connu ses plus grandes mutations depuis la
fin des années 80. « Seul hôpital au plateau technique d’un certain niveau
pendant des décennies, il était très sollicité et surexploité. Les lieux
étaient connus pour être extrêmement sales. C’était un fouillis sans nom. Pour
rencontrer un spécialiste, il fallait se lever tôt. Depuis, les choses ont bien
changé », affirme le septuagénaire.
De fait, de nouveaux bâtiments et spécialités ne cessent de
voir le jour au sein de l’institution. Il en va de même pour les équipements et
les technologies médicales. « L’Hôpital central est une succession d’histoires.
Aujourd’hui, il y a un hôpital de jour qui permet la prise en charge des
personnes atteintes du VIH/Sida. C’est quelque chose qui n’existait pas avant.
Il y a plein de structures comme celle-ci à l’hôpital. Au fur et à mesure que
le besoin se fait sentir et selon la disponibilité des moyens, nous essayons
d’arrimer l’hôpital à la modernité. Les mutations ici sont quasi permanentes.
Ça bouge tout le temps », confie un membre du staff administratif sous
anonymat.
Avec les Yaoundéens et les populations environnantes, les
relations sont quasi affectives. « Ici, on a guéri plus d’une fois des membres
de ma famille. Avec le temps, nous avons vu beaucoup de services se greffer à
l’existant pour le bien-être de tous. J’ai noué de bons contacts avec les
équipes médicales. Même par téléphone, je bénéficie d’un judicieux conseil de
la part d’un pédiatre ou d’un généraliste. Une fois, j’avais un parent
accidenté dont la vie ne tenait qu’à un fil. Les médecins qui étaient de repos
se sont mobilisés pour lui sauver la vie.
C’était extraordinaire ! », témoigne
dame Jeannette Amou’ou, enseignante de 45 ans. Depuis 1934 donc, le HCY
poursuit son bonhomme de chemin, traînant diverses pathologies dues à son âge avancé.
Néanmoins la poursuite de son extension, avec entre autres le Centre national
des urgences en construction et ses différentes spécialités, confirme sa
position d’hôpital de référence sur la carte sanitaire nationale.Camerountribune
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