Pour trouver un mari, le pasteur se déshabille et embrasse les fesses des Femmes membres de l’Église à la plage.Des hommes de Dieu transis d’amour…pour Mammon (l’argent). Ou rivalisant d’ingéniosité (?) pour répondre aux appels de la chair (sexe), via de secrètes connexions intrajambaires avec des ‘’sœurs en Christ’’…
Ces cartes
font de plus en plus partie du jeu de la vie des églises dans nos cités. Mais,
et si le plus surprenant était ailleurs ? Dans l’air de l’affaire ‘’un pasteur
couche avec 12 de ses fidèles’’ à Gonzagueville, des ‘’sœurs en Christ’’ ont
accepté de livrer leur lecture des faits. Ediffiant !
C’est arrivé comme à la fin d’un film – Western. Mais ce
n’est pas du cinéma. Le mercredi 24 février 2015, après des années de secrètes
chevauchées intrajambaires aux vertus qu’il dit ‘’curatives’’ sur des ‘’sœurs
en Christ’’ de son église sise à Gonzagueville, le prophète P.L est tombé. Et,
en perdant son masque, le vrai visage du sémillant homme de Dieu congolais est
apparu au grand jour : celui d’un manipulateur doublé d’un prédateur sexuel qui
ne connait pas de limite. Les responsables de la chute de l’homme de Dieu ? Une
douzaine parmi la multitude des ‘’sœurs en Christ’’ (jeunes filles, femmes
mariées ou même enceintes), que l’homme aurait passées au feu ‘’purificateur’’
de sa libido ‘’divinisée’’. Cette douzaine ‘’d’indignées’’ a donc porté le drap
souillé sur la place publique. Au commissariat du 24ème Arrondissement. Là-bas,
déféré le vendredi 27 février 2015 devant le parquet (Plateau), le prophète
P.L, est poursuivi pour abus de faiblesse et attentat à la pudeur, apprend-on.
Mais ici, de Port-Bouët à Treichville, en passant par Vridi-Canal, Koumassi et
même Marcory, des ‘’sœurs en Christ’’ (des églises d’obédience protestante ou
évangélique), ont une vision bien plus ‘’spirituelle’’ de la situation. Et,
surtout, une lecture tout aussi particulière des faits que nous leur exposons
sur la table de cette interrogation : “En tant que femme, que pensez-vous des
scandales sexuels qui secouent les églises avec, toujours, des femmes même de
l’église qui se laissent aller à coucher avec le pasteur ?”
Si quatre de la quinzaine de ‘’sœurs en Christ’’ interrogées
ont estimé, avec des mots choisis, que “c’est vraiment désolant pour le corps
du Christ”, la grosse surprise viendra de l’écrasante majorité. Comme si elles
s’étaient concertées avant, Annick, Barbara, Jackie, Opportune, Sylvie, Nadège
(des prénoms d’emprunt, Ndlr)… se feront le devoir de nous entraîner dans les
dédales des enseignements de la Bible. Sans s’arrêter de longer les quatre murs
de leur foi: lâcheté féminine, grandeur des hommes de Dieu, fatalité de
l’hypocrisie et surtout ‘’petitesse’’ des gens de peu de foi. Dans leurs
interventions fines et tendues comme la corde d’un arc qui ne serait pas celui
de Cupidon, mais plutôt celui d’Ulysse contre les “mécréants’’, c’est au
criblage en règle de ces “femmes à scandales, véritables plaies des églises”
qu’elles se sont livrées.
L’épreuve des saints
Annick, la trentaine passée, fidèle chrétienne résidant à
Port-Bouet, est la première à dégainer: “Vous savez, il n’y a rien de nouveau
sous le soleil. Pour empêcher l’Homme de démeurer dans le jardin d’Eden, on
sait comment le diable a procédé, en utilisant Eve. Donc, comprenez que les
hommes de Dieu qui subissent ces épreuves sont un peu comme des saints… C’est
parce qu’ils sont investis d’une grande mission divine que le diable passent
par les femmes de leur église, comme ce fut le cas avec Eve, pour l’attaquer”.
A Vridi Canal où elle habite, Opportune est connue pour son activisme religieux
qui ne porte aucune ride. Si bien que c’est très à l’aise qu’elle nous enseigne
ce qui suit : “Le roi David, dans la Bible, a fait même assassiner son soldat,
rien que pour prendre sa femme. C’est grave ! Mais Dieu qui sait ce qu’il fait,
l’a rétabli et il a pu entrer dans sa gloire. Donc, c’est une erreur de croire
que ces prêtres ou pasteurs qui subissent ces scandales sont des égarés, non !
La justice des hommes condamnera, c’est sûr. Mais le vrai Chrétien sait que ces
épreuves annoncent souvent de grands destins”. A Koumassi, Barbara que nous
‘’cueillons’’ à l’entrée même de son église à la Sopim, se fait le plaisir d’en
remettre une couche : “Voyez vous-même le scénario : vous êtes des femmes,
membres d’une église. Et voilà que chaque fois que le pasteur entreprend de
toute sa bonne foi, de prier pour l’une d’entre vous et vous délivrer d’un
esprit maléfique, il finit par succomber. Tout comme vous aussi d’ailleurs,
puisque vous ne trouvez pas la force de refuser. N’empêche ! Il ne se décourage
pas pour autant et continue sa mission. Et alors, voilà que ces sœurs en Christ
décident d’aller porter plainte à la police ! Alors que le pasteur est aussi et
avant tout un homme et il a besoin des prières des fidèles afin que l’Esprit
saint le fortifie dans les combats spirituels qu’il mène. C’est méchant ce
qu’elles ont fait, c’est l’œuvre de satan ça !” S’indigne-t-elle, portée par
l’approbation générale de ses trois “soeurs en Christ’’ avec qui elle était ce
dimanche de la Journée internationale de la femme. Mieux encore. “Les Ecritures
le disent ! Malheur à celui par qui le scandale arrive. C’est tout ce que je
peux vous dire sur la question”, lâche sans sourciller celle que nous
prénommons Sylvie à Koumassi.
Que ce soit avec Jackie, Opportune ou Nadège, respectivement
à Gonzagueville, Jean Folly et Adjouffou, les réactions, aussi étrange que cela
paraisse se recoupent. Comme si elles s’étaient passé le mot, toutes condamnent
plutôt les plaignantes du “scandale de Gonzagueville” ! Mais cette position
majoritaire des ‘’sœurs en Christ’’ à faire porter à leurs ‘’consœurs’’ la
croix des connexions intrajamabaires qui s’établissent souvent d’un commun
accord (secret) entre adultes vaccinés et consentants dans les églises, a un
goût de baisers volés.
Pas de place pour le hasard
A Koumassi donc, changement de stratégie. Test grandeur
nature d’une nouvelle ‘’application’’ de stimulation des zones érogènes d’infos
classées ‘’secret intime’’ : le ‘’drône’’. Il s’agit, ici, d’une jeune fille
que nous avons chargée de soutirer, sous prétexte d’une causerie entre femmes,
des confidences ‘’intimes’’ que la sensibilité du suejt et le fait d’être de
sexe masculin ne peuvent permettre de collecter auprès d’une cliente. Objectif
visé : V. Françoise, fidèle d’une église du quartier Campement. Rapport du
‘’drône’’ : visiblement choquée par l’affaire qu’elle dit avoir apprise dans
“Soir Info qui n’est pas du genre à trafiquer les gens”, V. Françoise se lâche
: “Si nous tous on devait courir à la police pour porter plainte pour ça, ce
serait la pagaille dans les églises”. Et pour cause ? “Moi-même, j’ai vécu ça,
je sais ce que c’est. La première fois, après coup, ça m’a vraiment fatiguée.
J’étais gênée, vraiment perturbée, puisque nous connaissions tous Maman
pasteur, (la femme du pasteur, Ndlr). Le plus difficile, c’est qu’on avait
plusieurs séances pour la délivrance et, curieusement, j’ai beau me décider à
parler au pasteur, le moment venu, je n’avais pas la force de refuser. Et chaque
fois, lui non plus n’arrivait pas à se maîtriser et…ça se passait. Mais, le
plus surprenant, c’est que ma guérison s’est effectivement opérée : j’ai eu mon
mari actuel, alors qu’avant, tous les hommes que je rencontrais finissaient
toujours par s’éclipser au bout de deux ou trois mois.”, confesse-telle sur une
note de témoignage. Résultat ? “Moi, j’en suis convaincue, ils ne font pas ça
au hasard. Il y a beaucoup de choses qu’on ne maîtrise pas dans les combats
spirituels. Et pour les pasteurs aussi, ce n’est pas facile”, s’évertue-t-elle
à enseigner à notre ‘’drône’’.
Mission accompli
Et ainsi, à suivre ces ‘’sœurs en Christ’’ qui auraient vécu
les expériences inavouables d’une certaine ‘’intimité spirituelle’’ avec un
pasteur ou même un ‘’frère en Christ’’, les rendez-vous dans des chambres
d’hôtels, les ruses et autres ‘’prophéties’’ pour ménager des sorties à la
femme mariée ou à la jeune fille mineure ou encore à la femme enceinte ne
changent pas grand-chose… dans leur foi : l’homme de Dieu reste une oie blanche
au milieu d’un nœud de vipère. Ainsi donc, à écouter la majorité de ces ‘’sœurs
en Christ’’ “fidèles chrétiennes pratiquantes”, les hommes de Dieu, quelle que
soit l’issue du scandale sexuel – qui, dans la plupart des cas, brisent leurs
carrières –, pourront toujours se targuer d’une mission terrestre bien remplie
: ils ont opéré des centaines de ‘’guérison’’ et surtout des centaines de
‘’miracles’’ en se livrant en sacrifice intime aux femmes de leur église. Et
là-bas, dans le voisinage du grand marché de Marcory, alors que ce dimanche
soir, des voix féminines, en provenance d’une église non loin de là, élèvent
des louanges vers le ciel encore lourd des traces de la célébration de la
Journée internationale de la femme ce 8 mars, s’invite à la table de notre
mémoire le souvenir de ces pasteurs qui ont opéré des ‘’miracles’’ qui passent
pour des cas d’école en matière de ‘’délivrance’’ : un pasteur qui a fait
brouter pour de vrai ses ‘’brebis’’. Un autre qui a fait déshabiller les femmes
de son église sur une plage déserte où elles se sont toutes ‘’pliées’’, en
levrette, la croupe offerte au pasteur qui se livra à une grosse séance de
tripotages et autres attouchements sur… leurs globes dodus. Un autre encore
exige que les femmes de son église viennent au culte… sans dessous… Et ainsi,
la liste continuerait de s’allonger, infinie… à l’image de la bonté divine ?
Rien n’est moins sûr. Quoique…(@afriquessor.com)
Par Améday KWACEE
Source : Star Magazine, mercredi 11 au mardi 17 mars 2015
“Ce sont des Saints…”
“Ils ne font pas ç a au hasard…”
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