Quelque 400 migrants clandestins ont été arrêtés dimanche par les autorités libyennes avant leur embarquement pour l'Europe, a annoncé dimanche l'organisme libyen chargé de la lutte contre l’immigration illégale.
Ces arrestations sont intervenues
à la veille d'une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la
Défense de l'Union européenne à Bruxelles consacrée au lancement d'une
opération navale contre les passeurs en Méditerranée, en particulier au large
de la Libye.
Les migrants, en majorité originaires
de Somalie et d'Ethiopie, ont été arrêtés dimanche à l'aube alors qu'ils
s'apprêtaient à embarquer à Tajoura, une petite ville à l'est de Tripoli, a
indiqué à l'AFP Mohamed Abdel Salam al-Qoeiri, porte-parole de cet organisme
dépendant des autorités de Tripoli, non reconnues par la communauté
internationale.Plusieurs femmes enceintes
figurent dans ce groupe, selon lui.
Un photographe de l'AFP a ensuite
vu des dizaines d'immigrés arriver successivement en voitures à Tripoli avant
d'être rassemblés dans un centre de rétention.
"Ils nous arrêtés et nous
ont conduits ici. La raison pour laquelle j'ai fui mon pays est qu'il est en
guerre et qu'il n'y a pas de gouvernement. Nous avons besoin de toute l'aide
possible", a expliqué Adam Ibrahim Abdallah, un Somalien.
"J'ai payé 1.400 dollars
pour arriver à Tripoli. Je suis resté dans une résidence pendant deux mois et
j'ai payé de nouveau 1.400 dollars pour me rendre en Italie", a-t-il
raconté.
De nombreuses femmes figuraient
dans le groupe, parmi lesquelles Annabelle, une Nigériane qui affirme ne pas
vouloir "aller en Europe" mais y avoir été forcée par son frère.
"Donnez-moi n'importe quel travail et je le ferai, comme domestique ou
autre, mais ne me renvoyez pas au Nigeria", implore-t-elle.
"Je vous supplie de me
garder en Libye, je ne veux pas retourner dans mon pays", déclare aussi
Maneh, du Niger. En pleurs, elle explique que son mari est parti pour l'Europe
bien avant elle. "Je ne sais pas où il est et j'ignore s'il est en vie ou
mort".
Plan de lutte en Libye
Leur arrestation a coïncidé avec
le lancement par les autorités de Tripoli d'un plan de lutte contre
l'immigration clandestine et les passeurs, a déclaré un haut responsable libyen
de la sécurité.
Sur les 1.770 km de côtes
libyennes, les départs de clandestins n'ont cessé de s'intensifier depuis que
le pays s'est enfoncé dans le chaos après la chute de Mouammar Kadhafi,
laissant les mains libres aux passeurs. Deux autorités s'y disputent
actuellement le pouvoir.
Ces côtes ne sont situées qu'à un
peu plus de 300 km de l'île italienne de Lampedusa, que des centaines de
migrants venus d'Afrique, de Syrie ou d'autres zones de conflit tentent chaque
semaine d'atteindre.
Selon un décompte au 7 mai de
l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 34.500
migrants sont arrivés en Italie cette année mais quelque 1.770 sont morts ou
ont disparu en mer, soit déjà plus de la moitié des près de 3.300 morts
enregistrés en 2014.
Pour lutter contre cet afflux,
l'UE envisage de lancer une opération navale contre les passeurs de migrants et
espère pour cela un feu vert de l'ONU.
Destinée à "détruire le
+business model+" des trafiquants qui exploitent le désespoir des
migrants, elle pourrait être lancée en juin lors d'un sommet des chefs d'Etat
européens à Bruxelles, après son approbation lundi par les ministres.( Jeuneafrique)
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