En Algérie, la Coordination des mouvements de l'Azawad a annoncé jeudi 4 juin qu'elle signerait l'accord de paix inter-malien le 20 juin prochain. Si cette annonce suscite des espoirs au sein de la communauté internationale, il reste encore des obstacles.
Bilal ag Acherif, le président de la Coordination des
mouvements de l’Azawad, a affirmé que les mouvements qu’il représente
signeraient bien le texte des accords de paix. Ce même texte a été signé le 15
mai dernier par les mouvements de la Plateforme. La Coordination estime
aujourd’hui que ses préoccupations ont été entendues. C’était d’ailleurs
l’objectif des réunions de ces derniers jours à Alger.
« La phase la plus difficile est devant nous, c'est celle de
la mise en œuvre ». Ces mots de Hamdi Mongi, le chef de la Minusma, résument
les nouveaux enjeux. Si la Coordination a accepté jeudi de signer l'accord de
paix, la paix, elle, est encore incertaine. Des garanties d'application des
mesures de l'accord ont été données. Mais, comme le disent les participants, ce
sont des mesures de confiance.
Djibril Bassolé, le ministre des Affaires étrangères
burkinabè, affirme que la communauté internationale a aujourd'hui les moyens de
faire respecter l'accord de paix. Mais un négociateur est dubitatif : sur le
terrain, de plus en plus de gens sont armés et il existe pour chaque partie de
nombreuses raisons de remettre en cause le cessez-le-feu au moindre accrochage.
Ménaka, toujours point de blocage
Et la première difficulté pourrait bien survenir à Ménaka.
Jeudi, alors que le gouvernement et la CMA signaient un accord de cessation des
hostilités prévoyant que les mouvements armés se retirent de la ville et
qu’elle passe sous le contrôle de la Minusma, les mouvements de la Plateforme
ont refusé de signer et déclaré qu'ils ne quitteraient pas la ville, comme le
demande la médiation internationale. Ils estiment que leurs combattants sont
chez eux à Ménaka et ils affirment qu’ils ne quitteront pas la ville.
Les groupes ont 72 heures pour respecter les clauses du
texte. Si elles ne sont pas respectées, certains observateurs estiment que de
nouvelles violences sont possibles. Si violences il y a, cela pourrait tout
remettre en cause, car la CMA l’a répété : elle veut régler la situation à
Ménaka avant toute chose. Les trois prochains jours seront donc décisifs.
Effet de surprise
Dès l’annonce de la signature prochaine par la Coordination
des mouvements de l’Azawad de l’accord de paix, il y a eu d’abord ici sur
l’homme de la rue l’effet de surprise. Ensuite, plutôt la satisfaction, comme
chez cette habitante de Bamako : « Je pense que c’est une bonne chose, que ça
fait longtemps que ça dure. Et nous sommes tous angoissés. La signature de cet
accord nous apportera la paix finalement et l’intégrité pour le pays ». Ousmane
est jeune électricien et il est aussi satisfait. La nouvelle est également
commentée ici dans une université de Bamako, communément appelée « La colline
du savoir ».
La paix est nécessaire pour que les investisseurs reprennent
massivement le chemin du Mali, explique Ali, étudiant en faculté de droit : «
Si les rebelles signent la paix, ça peut permettre aux étrangers devenir dans
notre pays pour pouvoir faire des choses ici. Ça peut relancer notre économie
et c’est ce que nous voulons dans notre pays ici ». Toutes les personnes
parlent de nouveaux petits pas vers la paix, mais en rappelant que la paix sur
papier n’est pas forcément la paix sur le terrain.(RFI)
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