On n’est pas encore sorti de la crise qui paralyse le fonctionnement normal de la Fédération camerounaise de football depuis deux ans. Les camps en conflit avaient pourtant fait la paix des braves le 05 aout 2015 en franchisant dans la sérénité, l’Assemblée générale d’adoption des nouveaux textes, une étape décisive dans le processus de normalisation de la Fécafoot.
On n’est pas encore sorti de la crise qui paralyse le
fonctionnement normal de la Fédération camerounaise de football depuis deux
ans. Les camps en conflit avaient pourtant fait la paix des braves le 05 aout
2015 en franchisant dans la sérénité, l’Assemblée générale d’adoption des
nouveaux textes, une étape décisive dans le processus de normalisation de la
Fécafoot. Mais, contre toute attente, l’opposition est revenue au devant de la
scène pour dénoncer ce qu’elle estime être un abus de confiance de la part de
Joseph Owona, le président du Comité de normalisation de la Fécafoot. Ce
dernier, selon Abdouraman Hamadou babba l’un des opposants farouches, refuse
d’aller jusqu’au bout de ses engagements. «Pour nous, la rupture de confiance
est définitive et dans ces conditions, il me semble impossible pour le Pr Owona
de mener ce processus électoral à son terme» indique Abdouraman Hamarou dans
l’entretient ci-dessous qu’il nous a accordé. Entretien avec ABDOURAMAN Hamadou
Babba, Président d'Etoile Filante de Garoua «Avec le recul nécessaire, l'on se
rend compte que le Pr Joseph Owona n'a pas été sincère envers le gouvernement
de la République et les acteurs que nous sommes».
1) Il est vrai que vous ne faites pas partie de l'Assemblée
générale de FECAFOOT issue de l’élection 2009. Mais, en votre qualité d'ex
dirigeant de cette fédération et actuellement, l'opposant le plus redouté de la
gestion très controversée du comité de normalisation, quelle réaction vous
inspire le déroulement et les résolutions de l'assemblée générale
extraordinaire d'adoption des textes tenue le 5 aout dernier? La session de
l'assemblée générale en elle-même s'est bien déroulée. Mais six jours après,
avec le recul nécessaire, l'on se rend compte que le Pr Joseph Owona n'a pas
été sincère envers le gouvernement de la République et les acteurs que nous
sommes.
2) Avant cette AG, certains ont exigé au préalable le bilan
financier de Joseph Owona, président du Comité de normalisation. Pourquoi cette
exigence n'est plus apparue lors du rendez-vous du 5 aout au Mont febe? Lors
des discussions que nous avons eues avec le Pr Owona sous la conduite du
Premier Ministre, il était question de calmer le jeu et de parvenir à un
compromis juste pour faire avancer le processus. Nous avons donc dû renoncer
provisoirement à ce préalable difficilement réalisable compte tenu des délais.
3) A vous lire le week-end dernier, on perçoit comme une
déception quelque part. Qu'est ce qui se passe moins d'une semaine après l'AG
dont les résolutions ont semblé donner satisfaction à tous, même aux opposants?
Il se trouve qu'une fois les textes adoptés, le Pr Joseph Owona n'a pas cru bon
d'aller jusqu'au bout des engagements pris dans le cadre d'une réunion
officielle, en notre présence, devant le Premier Ministre et plusieurs membres
du gouvernement. À titre d'exemple, il était prévu qu'après l'adoption des
statuts, le secrétaire général en poste, M. Tombi A Roko, devait disposer d'un
délai de 24h pour se prononcer sur son éventuelle candidature au poste de
président de la FECAFOOT. Dans le cas où il serait candidat, il devait
immédiatement démissionner de son poste. Vous pouvez facilement vérifier que
six jours après l'AG, M. Tombi reste toujours à son poste et continue, comme
par la passé, d'utiliser les ressources financières de la FECAFOOT et son
influence pour préparer son accession au poste de président. Il était également
question de supprimer le vote multiple par club qui viole un principe
fondamental de la démocratie moderne. C'est un club, une voix. Enfin, pour
éviter les tripatouillages habituels, il avait été arrêté que la mouture finale
des textes adoptés devait absolument être mise à la disposition des délégués le
même jour, quitte à achever l'assemblée générale à minuit. Cela n'a pas été
fait et à ce jour, ces textes ne sont toujours pas disponibles malgré nos
protestations.
4) Visiblement, le consensus présenté et apprécié par
Essomba Eyenga, David Mayebi, Alioum Aladji, bref tous vos camarades de lutte,
ne vous donne pas satisfaction. Voilà que vous parlez déjà de Marché de dupes.
Pourquoi? Posez-leur les mêmes questions six jours après cette AG et vous serez
surpris par leurs réponses. Déjà, dès mercredi, juste après l'adoption des
textes, nous avons fait part au Premier Ministre de notre déception quant au
comportement du Président du Comité de Normalisation.
5) Vous dites "Le Pr Owona n'est pas un Homme de
Parole" pour quelles raisons? Justement, parce que, en moins de 24h, il a
renié plusieurs engagements pris devant le gouvernement. L'une des valeurs
fondamentales que m'ont inculquées mes parents, c'est justement le respect de
la parole donnée. J'ai toujours dit à mes interlocuteurs que ma parole, c'est
ma vie.
6) Vous invitez Joseph owona a respecté les engagements pris
lors de vos réunions au Premier ministère. Avez-vous le sentiment que le
Professeur Owona refuse de tenir parole? Au moins trois de ces engagements
n'ont pas été respectés et cela nous ramène malheureusement en arrière alors
que nous pensions avoir avancé. Pour nous, la rupture de confiance est
définitive et dans ces conditions, il me semble impossible pour le Pr Owona de
mener ce processus électoral à son terme
7) Apparemment l'on n'est pas sorti de l'auberge alors qu'on
croyait que le moment était venu de focaliser l'attention sur le processus
électoral... C'est très regrettable. Aussi incroyable que cela puisse paraître,
il est évident que le Pr Owona n'a pas pris conscience de la gravité de la
situation et de l'importance de sa responsabilité vis à vis des camerounais. Il
croit être dans une partie de Poker menteur.
8) A cette allure, est ce que le délai du 30 septembre sera
respecté? Dans ces conditions, il n'y a aucun doute que c'est mission
impossible, d'autant plus que, malgré nos protestations, le Président du Comité
de Normalisation a convoqué uniquement les clubs du championnat départemental
pour adopter les statuts de leurs ligues respectives. Cette prérogative revient
pourtant aux assemblées départementales élues en 2009, conformément à l'article
29 du code électoral et à la sentence de la CCA du 15 mai 2015. Nous n'avons
donc aucun doute que les travaux de ces assemblées départementales seront
annulés.
9) Finalement, à votre avis, comment sortir définitivement
de cette crise? La seule solution, c'est la mise à l'écart du Comité de
Normalisation présidé par le Pr Joseph Owona. Ce comité, avec l'appui de la
FIFA, a déjà parrainé le candidat Tombi À Roko qu'il tente d'imposer coûte que
coûte à la tête de notre football. Cela est inacceptable pour les acteurs que
nous sommes et qui revendiquons tout simple un processus électoral juste, libre
et transparent, conformément aux statuts-mêmes de la FIFA. C'est pour cela que
nous avons attaqué devant le TAS, la décision du Comité Exécutif de la FIFA,
prise le 20 mars 2015, de proroger le mandat du Comité de Normalisation
jusqu'au 30 septembre 2015. Le verdict est attendu pour au plus tard le 18
septembre 2015. Nous soutenons que cette quatrième prorogation vient en
violation des statuts de la FIFA et de la sentence du TAS du 31 octobre 2014
dans l'affaire John Begheni Ndeh contre la FIFA.
Source : Cameroon-Info.Net
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