Cameroun : Dossier du bébé volé - Les réseaux mafieux veulent étouffer l’affaire

De dénonciations en dénonciations, certains pontes du régime se démènent à leur manière pour retrouver la piste du bébé de Vanessa Tchatchou, disparu depuis six mois de l`une des couveuses de l`hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé. Mais la fin de cette affaire risque être bien triste.

Vanessa Tchatchou retrouvera-t-elle un jour son bébé, ou au pire des cas saura-t-elle la vérité sur le chemin qu’à pris son enfant aussitôt après sa venue au monde? A l’allure où vont les choses et à en croire des informations qui s`échappent des milieux des renseignements généraux tout porte à penser que cette affaire pourrait subir le même sort que le dossier des 9 disparus de Bepanda en 2001, ou encore l`affaire Djomo Pokam en 2006. Car malgré la gravité des faits, l`opinion nationale et internationale n`a jamais été édifiée sur les raisons de la disparition de 9 jeunes gens pendant la campagne de sécurisation de Douala, baptisée «commandement opérationnel» en janvier 2001; tout comme aucun rapport de police ni de Justice n`a jamais été rendu public au sujet de la chute mortelle du jeune étudiant Djomo Pokam du huitième étage de l`hôtel Hilton, en plein centre de Yaoundé le 26 août 2006. Aujourd`hui plus qu`hier, on n`a même pas l`impression qu`on en saura un peu plus sur ces dossiers entourés d`une certaine opacité. 

Opacité bien voulue et entretenue, selon des sources digne de foi, par des personnes haut placées dans les sphères de l`Etat qui ont certainement intérêt à faire taire la vérité. Elles sont pour la plupart impliquées dans ces actes diaboliques. Ces personnes tapies dans l`ombre, se cachent derrière le sacro saint principe de protéger l’image du Cameroun, pour se protéger eux-mêmes et s`éloigner ainsi des filets de la Justice. Une personnalité influente dans les services des renseignements généraux de Yaoundé a reconnu au cours d`un entretien à bâtons rompus avec La Météo vendredi dernier que «des enquêtes au sujet de certaines affaires impliquant généralement des personnalités de la République ont peu de chance d`aboutir et quand bien même les forces de l`ordre font leur boulot, il se trouvera toujours des individus en chemin pour noyauter ce travail, afin que la vérité n`éclate point au grand jour. Et à bien observer ce qui se passe actuellement autour du bébé volé à l`hôpital obstétrique de Ngousso, la probabilité est grande pour que ni la famille de Vanessa Tchatchou, ni l`opinion publique n`en sachent davantage sur les tenants et les aboutissants de cette affaire, dans les jours qui viennent. Vous verrez même que les résultats des tests Adn seront hypothétiques». 

L`argent au mépris du sang humain. 

Le fait que plusieurs personnes, parfois de haut rang interviennent intempestivement et anarchiquement dans ce dossier n`est pas un bon signe pour la sérénité des recherches. Le Procureur de la République près du Tribunal de grande instance du Mfoundi, le ministre de la Communication, la Dgsn, la Direction de la Recherche extérieure, les hommes politiques, et certaines organisations non gouvernementales s`entremêlent tellement les pédales qu`il se dégage un parfum de désordre, voire même de récupération politicienne. Et une telle agitation nous rappelle une fois de plus les épopées des 9 disparus de Bepanda, et l`affaire Djomo Pokam. Bien de personnes des familles concernées par ces drames ont malheureusement été arrosées de billets de banques pour acheter leur silence. En ce qui concerne principalement les 9 victimes du «commandement opérationnel» certains hommes politiques de ce pays se réclamant de l`aile radicale de l`opposition ont été mis à contribution pour approcher les têtes de familles dont la plupart se retrouvent aujourd`hui en occident, en exil volontaire... 

L`affaire du bébé volé à l`hôpital obstétrique de Ngousso pourrait donc emprunter les sentiers sinueux de la mafia et de la corruption même s`il est vrai que la principale partie concernée par ce dossier n`a pas encore montré jusqu`ici les signes de lassitude. Mais pendant combien de temps pourra-t-elle encore tenir face à tous ces réseaux de manipulation qui se sont mis en place? Les uns et les autres devront tout simplement retenir que le cas de la petite Vanessa nous interpelle tous. Sans exclusive. 

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