Cameroun: Opération épervier - Le DG de la SONARA entendu à la PJ

Charles Metouck a longuement été auditionné hier, mardi, à la sous-Direction des enquêtes économiques de direction de la police judiciaire. Le directeur général de la Société nationale de raffinage (Sonara), Charles Metouck, a été longuement auditionné hier, mardi 21 février 2012, à la sous-direction des enquêtes économiques de la direction de la police judiciaire (Dpj) à Yaoundé.

Même si le motif ayant commandé sa convocation reste confidentiel, des sources introduites indiquent que l'affaire qui lui inspire aujourd'hui quelques tourments a trait à la gestion financière de l'entreprise dont il a la charge depuis septembre 2002. Et pas à sa gestion personnelle proprement dite, précise-t-on. Témoin ou accusé ? Difficile de savoir, en l'état actuel des indiscrétions.

A la Dpj d'Elig-Essono, aucun dispositif particulier n'était, comme souvent lorsqu'une personnalité y est interrogée, observé mardi soir, aussi bien à l'intérieur que hors du bâtiment.

Des éléments de la police, interrogés, semblaient ne rien savoir du passage de M. Metouck dans leurs services. Pourtant, vers 18h20, hier, le concerné a bien joint au téléphone un ami se trouvant dans la métropole économique.

Pour le rassurer de ce que non seulement il n'avait pas été gardé à vue, mais en plus qu'il reprenait la route de Douala. «Il n'avait pas d'affaire particulière, mais était entendu à la suite de quelques collaborateurs», a rapporté ce proche.

Supputations

«C'est le Contrôle supérieur de l'Etat (Consupe), sous l'instigation de la présidence de la République, qui a transmis le rapport sur la Sonara à la police judiciaire en vue du bouclage d'un dossier qui commençait à traîener dans le temps», indique une source introduite.

Un membre de la famille de l'intéressé, avec qui M. Metouck a passé une partie de sa journée de dimanche dernier, a décrit un homme «assez préoccupé» par la convocation à laquelle il devait déférer à Yaoundé. A lui et à quelques autres proches, il aurait également indiqué qu'il était victime d'une «dénonciation calomnieuse de la part d'un collaborateur».

La gouvernance de la Sonara fait l'objet de supputations depuis quelques mois. Des indiscrétions ont, à cet effet, fait état, sur la base de termes supposés du rapport du Consupe, de «transactions douteuses» au sein de l'entreprise.

Par ailleurs, en octobre dernier, certains médias locaux avaient annoncé le retrait du passeport de M. Metouck par la police, une information qui n'a jamais été démentie à ce jour.

De même, son nom fut cité dans une liste des 60 personnalités, fruit supposé d'investigations menées par une mission confidentielle à travers le monde en septembre 2007 par un expert financier mandaté par l'alors ministre de la Justice, Amadou Ali.

Dans le cadre d'une prétendue enquête d'expertise et d'investigations financières internationales contre la corruption et le détournement des fonds de l'Etat auprès des établissements financiers et des organismes financiers internationaux, une «liste», elle aussi jamais démentie, fut alors prêtée à Francis Dooh Collins.

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