Au mois de septembre, 30 000 Marocains âgés de 16 à 30 ans vont participer à un débat national sur l’instauration d’un nouveau conseil des jeunes. Le Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action sociale tâchera de répondre aux attentes des jeunes par rapport à leur engagement dans la démocratie, en leur offrant une tribune leur permettant de participer à la vie économique, sociale et politique du pays.
La mise en place de ce
conseil découle de la volonté de la monarchie d’augmenter la
participation des jeunes à la construction du Maroc de l’après Printemps
arabe.
Au cours des manifestations du
Printemps arabe de 2011, contrairement aux manifestants tunisiens et
égyptiens, les Marocains n’ont pas réclamé un changement radical de
régime. Ils ont voulu une « évolution » plutôt qu’une « révolution ».
Les revendications principales des contestataires marocains étaient la
lutte contre la corruption, la mise en place d’une réforme du système
judiciaire, un plus grand accès à l’éducation et la création d’un
meilleur système de santé. En somme, les jeunes réclamaient surtout un
Etat qui fonctionne mieux, ce qui pour eux, ne signifiait pas forcément
un renversement total du régime. Leurs revendications ont abouti à la
création d’un Conseil de la jeunesse qui constituera un nouveau moyen de
rapprochement entre le gouvernement et les citoyens.
En réponse aux protestations de 2011, le projet d’un Conseil de la
jeunesse a été élaboré il y a quelques mois déjà. Cependant, une année
après l’annonce de sa création dans la nouvelle Constitution marocaine,
le Ministère de la Jeunesse et des Sports n’a pas encore fourni
d’ébauche de proposition pour la mise en place effective d’un tel
Conseil. Néanmoins, une fois que celui-ci sera opérationnel, on
assistera à une participation sans précédant des jeunes marocains dans
le processus des prises de décision.
La démocratie participative à la marocaine
La société civile marocaine n’a cependant pas attendu le Ministère de
la jeunesse pour passer à l’action. Au mois de juin dernier, des
militants ont formé un groupement dans l’esprit du Conseil, avec le
soutien de l’Institut national démocratique (IND) et de l’Ambassade
britannique ; il s’agit du Gouvernement parallèle des jeunes. Il permet
aux jeunes qui en font partie de donner leur avis sur les décisions du
gouvernement.
Lahbib Choubani, ministre marocain chargé des relations entre le
gouvernement et la société civile, a promis que les portes du Parlement
seront ouvertes au Gouvernement parallèle des jeunes et que ses membres
pourront assister aux réunions avec les parlementaires.
L’interaction entre le Conseil de la jeunesse et le Gouvernement
parallèle reste à définir. Les deux entités s’efforcent de promouvoir un
rôle plus important pour les jeunes. Selon un récent rapport de la
Banque mondiale, au Maroc, la moitié des jeunes n’est pas scolarisée ou
est au chômage. Le Conseil de la jeunesse et le Gouvernement parallèle
des jeunes peuvent tous deux jouer un rôle capital dans la gestion des
problèmes rencontrés par les jeunes marocains. Leur tâche sera d’attirer
continuellement l’attention du gouvernement sur ces difficultés et de
mettre la pression pour qu’il prenne les mesures nécessaires.
Le chômage des jeunes : un fléau à combattre
Ainsi, le premier point à l’ordre du jour du Conseil de la jeunesse
sera le chômage des jeunes. Sa priorité sera de trouver une solution
durable face à ce fléau. Il lui faudra notamment relever le défi d’aider
le gouvernement à réformer le système éducatif pour qu’il réponde aux
besoins du marché du travail.
Le rapport de la Banque mondiale met en évidence une forte demande
pour une formation professionnelle – demande que les établissements
éducatifs ne parviennent pas à combler. Si les organisations de jeunes
et le gouvernement réussissaient à travailler ensemble, ce problème
trouverait une solution.
Grâce à la tenue de réunions régulières entre
les responsables de l’éducation et les dirigeants des organisations de
la jeunesse – réunions où les propositions des jeunes sur leurs besoins
seront prises en compte – les autorités pourront implanter de nouvelles
mesures pour aider les jeunes à la recherche d’emploi. Par ailleurs, les
étudiants pourraient en apprendre davantage sur le marché du travail en
étant directement en contact avec les travailleurs : ils devraient
avoir la possibilité de se rendre sur différents lieux de travail et
écouter les gens du métier parler de leur expérience.
Une jeunesse mieux instruite voudrait dire une nation plus
responsable et plus active politiquement. Il faut espérer que ces deux
organisations de jeunesse établiront un lien entre les jeunes et la
classe dirigeante, ainsi qu’entre étudiants et travailleurs. Pour que
leurs efforts soient couronnés de succès, les représentants de la
jeunesse des différentes régions du pays devraient s’engager dans la
création d’une stratégie nationale cohésive, afin de répondre aux
problèmes des jeunes.
afrik.com
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