Selon le ministre délégué marocain chargé des Affaires générales et de la gouvernance, M. Mohamed Najib Boulif, le gouvernement entend réviser le régime des primes accordées aux fonctionnaires.
Le ministre a estimé que cette initiative permettra au trésor de l'Etat
d'économiser près de 5 milliards de dirhams, octroyés aux
fonctionnaires sous formes d'indemnités et primes, l'année en cours.
Cette déclaration du ministre marocain s'inscrit dans le cadre de la
polémique suscitée par "les importantes primes" perçues par certains
hauts fonctionnaires.
Un député du PJD (Parti de justice et développement), qui dirige
l'actuel gouvernement marocain, a même accusé l'ancien ministre marocain
des Finances, M. Salaheddine Mezouar, président du RNI (Rassemblement
national des indépendants), parti passé à l' opposition après les
élections législatives du 25 novembre 2011 remportées par le PJD,
d'avoir touché, illégalement, des primes mensuelles estimées à 400.000
dirhams.
Réagissant à cette accusation, le ministre marocain de la Justice, M.
Mustafa Ramid a demandé l'ouverture d'une enquête judiciaire sur la
légalité de ces primes que s'étaient octroyées M. Mezouar et l'actuel
directeur de la trésorerie générale, M. Nourredine Bensouda.
Selon le quotidien marocain « L'économiste », "il n'y a pas que le
ministère marocain des Finances qui distribue des primes, les autres
départements le font d'une manière plus discrète mais avec toujours les
mêmes disparités. Les ministres sont" les premiers servis".
Répondant à la démarche du gouvernement, des acteurs syndicaux
marocains ont indiqué que le gouvernement préfère trouver une solution à
ses problèmes financiers au détriment de la classe ouvrière et des
catégories démunies, ajoutant que la décision que le gouvernement compte
appliquer aura des retombées négatives sur les petits fonctionnaires.
Dans ce sens, le bureau national du Syndicat démocratique des Finances
(SNDF) affilié à la FDT (Fédération démocratique du travail), a demandé
au ministre marocain de l'Economie et des Finances d'effectuer un audit
du compte N°04-22 relevant de la Trésorerie générale du Maroc pour
"enquêter sur les commissions et privilèges" dont avaient bénéficié
l'actuel trésorier général et son prédécesseur.
Il a, en outre, appelé à activer la commission technique pour la
réforme du système des commissions en vue de mettre en place un système
équitable et transparent fondé sur des critères objectifs de compétence
et de rentabilité.
Au parlement marocain, le groupe parlementaire du PJD vient de saisir
la Commission des finances et du développement économique à la première
Chambre. Objectif : organiser un débat autour de la valeur des primes
octroyées aux membres du gouvernement précédent et aux hauts
fonctionnaires et responsables des institutions publiques.
Le débat devra, également, porter sur la politique du gouvernement dans
la réforme du régime des salaires et indemnités. La date de ce débat
sera bientôt fixée.
De sources informées, si cette décision est définitivement prise par le
chef de l'Exécutif marocain, elle suscitera une grande polémique
politique et attisera la tension sociale.
www.afriquinfos.com
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