Cameroun - Processus de Kimberley , Une admission pleine de défis

Le gouvernement camerounais  récemment admis comme pays participant au Processus de Kimberley, a reconnu que ce succès reposait sur de nombreux défis, mais qu’il était prêt à surmonter. 


 
 « La notification du Cameroun comme pays participant au Processus de Kimberley s’assimile à un véritable défi. Aussi, pour le relever, le ministre des mines, de l’industrie et du développement technologique compte sur la mobilisation et l’engagement de tous les partenaires du secteur minier de notre pays pour le respect scrupuleux des principes et recommandations du PK », a fait savoir Emmanuel Bonde, lors de sa rencontre avec des journalistes mardi 21 août 2012. Monsieur Bonde rappelait une préoccupation, soulevée par  la présidente du processus, alors qu’elle faisait l’annonce officielle de l’adhésion du Cameroun. « J’ai le plaisir de vous annoncer que le Cameroun est maintenant officiellement membre du PK. Certains des contrôles internes de la République  du Cameroun devant faire l’objet d’un suivi, nous encourageons tous les participants pertinents du PK à fournir à ce pays l’assistance technique dont il pourrait avoir besoin », a  fait savoir  Gillian A. Milovanivic, lors de la réunion du comité de participation de participation le 07 juin 2012 à Washington D.C.  Trois principaux défis ont été relever par le gouvernement. Le premier est celui de sortir l’exploitation artisanale de l’informel. Le deuxième défi est celui de la capacité à enregistrer de manière systématique et complète, toutes les transactions sur la vente du diamant. Le ministre a salué la contribution des administrations partenaires (douanes, police, gendarmerie), mais n’a pas été clair sur les modes et les moyens d’intervention des uns et des autres. Le troisième défi est celui de la sécurisation des financements du secrétariat national du Processus de Kimberley en vue de lui donner les moyens de jouer pleinement son rôle. « Nous ne serons pas une grosse administration, nous allons avoir des ressources humaines précises et nous n’allons pas avoir tout une grosse machine administrative », a indiqué monsieur Mvogo Kisito, le secrétaire permanent du processus de Kimberley au Cameroun.
Cette instance devra s’assurer des données de production, de la régularité de leurs déclarations, de l’identification des points d’extraction. Pour le gouvernement camerounais quoi qu’il en soit c’est une importante réussite. «Nous pourrons désormais exploiter notre diamant, en s’assurant que cela sera une source de revenu supplémentaire pour le trésor public. Le deuxième bénéfice est qu’avec ce processus, nous sortirons de la filière d’exploitation et vente du diamant, tous les clandestins ; ce qui va sécuriser les personnes qui travaillent dans le secteur et enfin cela évitera que le Cameroun devienne un pôle de blanchiment d’argent, à travers des investissements dans le Diamant » a indiqué Monsieur Bondé.

Le Processus de Kimberley apparaît en 2003 à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies, lorsque le monde découvre, choqué, les images macabres d’une guerre civile angolaise financée par l’argent du diamant. Le Cameroun ayant découvert son potentiel frappe aux portes du processus en novembre 2010. Une première candidature en novembre 2011 est infructueuse avant la réussite de juin 2012. Pays à faible tradition minière, le processus risque de prendre du temps avant de devenir efficient. Le plus gros projet d’exploitation du diamant au Cameroun est le fait d’une entreprise fortement financée par des sud-coréens. D’un autre côté, le pays devra encore se mettre à l’école de la maîtrise de la chaîne des valeurs d’une exploitation diamantifère, un fait qui fragilisera la capacité réelle du pays à contrôler ses ressources.
Source : le journal du Cameroun

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