Justin Koné Katinan attend que son sort soit scellé au Ghana. Le porte-parole en exil de l'ancien président Laurent Gbagbo a été interpellé vendredi soir à Accra. Une équipe du parquet d'Abidjan est en ce moment dans la capitale ghanéenne pour demander son transfèrement vers la Côte d'Ivoire, mais on ignore pour l'instant si Accra va accepter.
Jusqu'à présent, les autorités ghanéennes ont toujours refusé d'extrader des exilés proches de l'ancien président. Justin Koné Katinan était en exil depuis l'arrestation de son mentor. RFI a pu le rencontrer il y a quelques jours. Il se méfie beaucoup, mais il a besoin de faire entendre sa voix - et celle de Laurent Gbagbo. Justin Koné Katinan souhaite aussi répondre aux accusations du gouvernement ivoirien. Abidjan suspecte le porte-parole de l'ancien président d'être derrière les nombreuses attaques qui ont visé des sites militaires ces dernières semaines.
« C'est leur responsabilité d'assurer la sécurité de la Côte d'Ivoire, rejette-t-il. Ce n'est plus Gbagbo, ils l'ont envoyé en prison ! Donc qu'ils se regardent, au sein d'eux. La dernière attaque qui a été faite à Akouédo... Akouédo, c'est le premier camp militaire de la Côte d'Ivoire. Que des personnes puissent rentrer dans un camp et en ressortir comme si c'était un bal, et qu'on vienne dire que ça vient de l'extérieur... soyons sérieux. »
Visé par un mandat d'arrêt international pour crimes économiques, Justin Koné Katinan est aussi soupçonné par les autorités ivoiriennes d'avoir financé un coup d'Etat avorté en juin dernier. Le porte-parole de Laurent Gbagbo y voit une manipulation, dans l'attente de l'audience de confirmation des charges de l'ancien président par les juges de la Cour pénale internationale (CPI).
« C'était un exercice de communication en direction des personnes qui les ont aidés à être au pouvoir, estime-t-il, pour leur dire : "maintenez le président Laurent Gbagbo en prison. La preuve, c'est que si vous le faites sortir il y aura des coups d'Etat. La preuve, c'est qu'il n'est pas là et que ses hommes sont en train de faire des coups d'Etat". »
Une équipe du parquet d'Abidjan est à Accra pour demander le transfèrement de Justin Koné Katinan. Mais les avocats de ce dernier affirment que son statut de réfugié politique au Ghana le protège.
Source : rfi
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