Egypte - le prophète, les imbéciles et la géopolitique

11 septembre, triste anniversaire, et pour une vidéo grotesque sur youtube, qui ridiculise le prohète Mohammad, les consulats américains au Caire et à Benghazi (Libye) ont été attaqués, et le consul américain à Benghazi ainsi que trois autres personnes sont mortes dans une attaque apparemment au lance-roquette.

 

 

Personne n’a vu ce film en entier, et bien qu’il ait apparemment été réalisé il y a plusieurs mois, des chaînes salafistes en montrent, outrées, des extraits depuis quelque temps. Et la première à déterrer ce navet aurait été la chaîne d’un salafiste qui passe pour l’homme des services de renseignement dans les milieux islamistes égyptiens, Khaled Abdullah. Le réalisateur est censé être un certain Sam Bacile, Américano-Israélien, autrement dit l’ennemi idéal dans les théories du complot dans le monde arabe. Mais personne n’a entendu parler de lui dans les milieux du cinéma aux Etats-Unis ou en Israël, et peut-être n’est-il ni Israélien ni juif ou peut-être ne s’appelle-t-il pas ainsi, etc. D’après CNN , les acteurs du film ne reconnaissent pas les scènes qu’ils ont jouées, les paroles auraient parfois été changées, pour eux, le film ne mentionnait jamais le fondateur de l’islam, mais parlait des mœurs rugueuses du désert il y a fort longtemps.

 Eh bien non, on n’était pas chez les Monthy Python, on était dans une provocation anti-islam.

Des salafistes libyens, les « Ansar el sharia », sont soupçonnés d’avoir saisi le prétexte de cette vidéo blasphématoire et ridicule pour s’en prendre au symbole des Etats-Unis, auxquels ils n’auraient pas pardonné la mort en juin dernier d’Abou Yahya al-Libi, tué par un drone américain au Pakistan. Les événements en Libye n’ont peut-être donc rien à voir avec ceux en Egypte. En tout cas, selon plusieurs sources reprises par les médias, Washington pense que c’est bien la diplomatie américaine qui était visée, film ou pas, et que ce dernier a servi de couverture à une opération planifiée. Jay Christopher Stevens, l’ambassadeur américain en Libye tué le 11, a été présenté comme un homme qui cherchait sincèrement les intérêts de son pays d’accueil.

A Benghazi, une manifestation a tenu à montrer que les musulmans et les Libyens dans leur ensemble n’ont rien à voir avec les groupes qui lancent des roquettes sur les Au Caire, une manifestation a eu lieu le 11 pour demander des excuses, et certains ont réussi à décrocher le drapeau américain. L’ambassade américaine au Caire avait déclaré plus tôt « condamner les efforts répétés de certains individus pour choquer la piété des musulmans – comme nous condamnons les attaques envers toutes les religions

Certains suggèrent que le film reflèterait les vues de certains juifs ou coptes islamophobiques.

 D’après the Daily News, le Hezbollah a déclaré que le film « financé par des coptes et des juifs, veut jeter de l’huile sur le feu des tensions sectariennes en Egypte ».

 On a peu parlé de la manifestation à Tahrir d’activistes coptes, qui critiquaient aussi le film bassement blasphématoire, et qui voulaient tenir eux aussi leur sit-in une deuxième fois.

La manifestation de protestation contre le film a continué un deuxième jour.

Le film aurait été mis en avant par le pasteur Terry Jones, connu pour avoir brûlé un Coran, et par l’activiste copte extrémiste vivant aux Etats-Unis, Maurice Sadek. Le procureur général égyptien a demandé l’ouverture d’une enquête sur des coptes égyptiens vivant aux Etats-Unis qui auraient peut-être participé à la production du film.

Source : slateafrique