600 milliards de f CFA de surliquidités bancaires au Cameroun


Les banques camerounaises affichent une surliquidité qui tranche avec les difficultés de PME à accéder aux financements. Situation pour le moins complexe pour une économie à la recherche des financements pour assurer le développement du pays. 





L’accès des entreprises locales au financement par le biais des banques classiques constitue un sérieux obstacle au développement de l’économie nationale. 

Pourtant, plus de 600 milliards de f CFA «dorment» actuellement dans les banques, d’après les derniers chiffres obtenus auprès de l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam). Une «surliquidité» bancaire pour le moins incompréhensible, d’autant que des entreprises à la recherche des financements se plaignent des difficultés qu’elles éprouvent pour accéder au crédit. Situation paradoxale, qui a d’ailleurs dominé le forum des entreprises organisé au mois de novembre à Douala par le mouvement patronal Entreprises Cameroun (ECAM), où il ressort clairement que les PME qui occupent 90 % du tissu économique et 34 % du PIB ont du mal à se faire accompagner par les banques. 

Le problème d’après l’Apeccam se situerait au niveau des garanties. En d’autres termes, les banques qui auraient «retenu les leçons du passé», c’est-à-dire, qui ont eu du mal à recouvrer leurs dettes, ne souhaiteraient plus octroyer les crédits aux PME, si toutes les voies de recouvrement ne sont pas réunis. Ce qui les amène à imposer des conditions assez difficiles pour les petites entreprises, obligées à recourir à des moyens de financement peu rassurants, ce qui contribue à écourter l’existence des entreprises. 

Au regard de ce qui précède, il ressort clairement que l’absence de financements aux PME n’est pas un problème d’argent. Les banques ont besoin des garanties pour s’engager, de la contribution du crédit-bail, des sociétés de capital risque et les banques commerciales feront le reste, objectent les établissements 

bancaires. 
Vers une augmentation du taux de bancarisation
 

Toutefois, dans la perspective d’accompagner des entreprises dans la voie de la croissance, les établissements de crédit qui situent le taux de bancarisation actuelle à 7 % et veulent le porter à 10 % à court terme, entendent mettre un accent sur la communication, le financement de l’économie et une valeur ajoutée au profit de ses membres. Les banques proposent également la création d’un Observatoire du financement pour accompagner les PME, la création d’un cadre juridique visant à résoudre «l’épineux problème de recouvrement des créances qui fait tant mal aux banques et qui justifie en grande partie leur frilosité à prêter aux PME», a indiqué Mathieu Mandeng, le président de l’Apeccam. Les PME dont la durée de vie serait de dix ans au Cameroun, ont toujours plaidé pour l’assouplissement des conditions d’accès au crédit, proposant que les délais de remboursement soient un peu plus longs pour permettre aux entreprises d’amortir les investissements. 

Les banques camerounaises dont certaines ont perdu beaucoup d’argent dans le financement des PME voudraient notamment s’inspirer du modèle ghanéen qui aurait fait ses preuves dans le recouvrement des créances auprès des PME. Depuis quelque temps, les banques participent au financement des projets de développement, à travers la syndication qui a permis aux banques locales et à des succursales occidentales de financer des projets d’envergure dans le secteur des infrastructures. 

Pour l’instant, seules les grandes firmes ont droit à ces financements, celles-ci disposant de garanties pour pouvoir rembourser leurs créances en cas de crise. Le ministre des finances Alamine Ousamane Mey, a émis le voeu de voir le banques s’impliquer davantage dans le financement de l’économie, avant de souhaiter également que le taux de bancarisation soit porté à court terme à 30 %, puis à 50% à moyen terme. 

Achille Mbog Pibasso, Douala
Camerounlink

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