L'élection présidentielle iranienne se tient le 14 juin 2013. Un fidèle du régime actuel devrait -sans surprise- être élu.En Iran, deux des principaux candidats à l'élection présidentielle, Akbar Hachémi Rafsandjani et Esfandiar Rahim Mashaïe, ont donc été exclus du scrutin du 14 juin 2013.
-Saïd Jalili, 47 ans : les médias iraniens le présentent
comme le candidat préféré de l’ayatollah Khamenei et des ultraconservateurs.
Secrétaire général du Conseil de sécurité nationale, il a acquis une notoriété
politique en dirigeant les interminables négociations nucléaires avec les
Occidentaux, pendant lesquelles il a défendu obstinément les positions rigides
du Guide suprême, sans aucune concession. Volontaire dans la guerre contre
l’Irak, il y a perdu une jambe.
-Mohammad Bagher Ghalibaf, 51 ans : autre candidat
conservateur, originaire de la même ville que le Guide suprême (Mashad), il a
succédé à Ahmadinejad comme maire de Téhéran en 2005, poste qu’il occupe
toujours. Ancien chef des forces aériennes des Gardiens de la révolution,
ancien chef de la police nationale, ancien combattant, il a l’image d’un homme
à poigne, qui n’hésite pas à se servir de la violence, pour le maintien de
l’ordre. Nombreux sont les habitants de la capitale qui le considèrent comme un
bon gestionnaire, ayant beaucoup fait pour Téhéran, mégalopole chaotique et
désordonnée. Il a même été, en 2008, classé parmi les dix meilleurs maires du
monde. Il n’a jamais caché son mépris pour Ahmadinejad, ni son dévouement au
Guide.
-Ali Akbar Velayati, 67 ans : conseiller spécial de
l’ayatollah Khamenei pour la politique étrangère, il a battu le record de la
longévité ministérielle en République islamique en dirigeant la diplomatie
iranienne pendant 16 ans (1982-97). Pédiatre de formation, il a commencé à
militer pour la cause khomeyniste dès les années soixante. Diplomate discret et
influent, il a été notamment un des personnages clé dans l’affaire des otages
français au Liban.
-Gholam Ali Haddad Adel, 67 ans : avec Velayati et Ghalibaf,
il forme une troïka se disant entièrement au service du Guide suprême. Haddad
Adel se présente volontiers comme un intellectuel musulman. Pourtant, il a été
récemment accusé de plagiat pour sa thèse de doctorat en philosophie. Il est
actuellement député et cumule plusieurs postes honorifiques, comme le directeur
de l’Académie de la langue persane. Sa fille s’est mariée avec Mojtaba, le fils
le plus influent du Guide. L’opinion publique iranienne le reconnaît comme un
homme sans caractère, entièrement aux ordres du Guide suprême.
-Hassan Rohani, 64 ans : seul mollah parmi les candidats, il
est considéré comme un réformateur très modéré. Avocat, il a fait sa thèse en
droit à l’université britannique de Glasgow. Secrétaire général du Conseil de
sécurité nationale au sein du gouvernement réformateur de Mohammad Khatami, il
a dirigé les négociations nucléaires de 2003 à 2005. En 2003, dans une
perspective de détente, c’est lui qui a accueilli à Téhéran les ministres des
Affaires étrangères français, britannique et allemand (Dominique de Villepin,
Jack Straw, Joschka Fischer) afin de leur garantir la nature purement civile du
programme nucléaire iranien. Moins de deux ans après, Rohani a quitté son poste
avec l’arrivée au pouvoir d’Ahmadinejad : sa stratégie de détente fut
abandonnée.
-Mohsen Rezaï, 59 ans : candidat « conservateur indépendant
». Nommé par l’ayatollah Khomeiny, à l’âge de 27 ans, premier commandant en
chef des Gardiens de la révolution (1981), il aura, sans la moindre expérience,
la lourde tâche de faire face à la terrible guerre contre l’Irak qui venait de
commencer. Pendant les huit années de cette guerre, il est resté au
commandement militaire. Ce n’est qu'au milieu des années 90 qu’il entre
progressivement dans la vie politique. Dans ce domaine, il a toujours manifesté
son indépendance vis-à-vis de tous les courants politiques, ainsi que sa
fidélité envers le Guide. Il est actuellement secrétaire général du Conseil du
discernement, l’instance d’arbitrage entre le législatif et l’exécutif.
-Mohammad Reza Aref, 61 ans : candidat officiellement
présenté comme « réformateur indépendant », il a eu dans sa carrière politique
une attitude plutôt conservatrice. Vice-président de la République pendant le
deuxième mandat de Mohammad Khatami, il s’est souvent occupé de postes universitaires.
Ayant fait des études d’ingénierie à l’université américaine de Stanford,
Mohammad Reza Aref est l'exemple type du technocrate musulman. Très peu connu
du grand public, ses convictions politiques restent obscures.
-Mohammad Gharazi, 72 ans : il est le doyen des candidats.
Une des personnalités importantes des premières années de la révolution, il a
été pratiquement absent de la scène politique iranienne durant ces quinze
dernières années. En 1979, Gharazi faisait partie de l’entourage de l’ayatollah
Khomeiny à Neauphle-le-Château, quand ce dernier passait ces derniers jours
d'exil en France, avant son retour en Iran. Il y a notamment planifié, avec
quelques autres, la création de la milice qui est devenu ensuite les Gardiens
de la Révolution. Il a été ministre du Pétrole et de la Télécommunication
jusqu’en 1997. Depuis, on l’avait oublié.
Source : rfi
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