Un nouveau naufrage de navire transportant des migrants a
fait au moins 400 morts, au large de l’Italie, selon un premier bilan
susceptible de s’alourdir si l’on en croit les témoignages des survivants
recueillis par les garde-côtes italiens. Cela porte à plus de 900 le nombre de
personnes tuées en Méditerranée en tentant la traversée vers l’Europe depuis le
début de cette année.
Le navire arrivait de Libye, avec 550 personnes à son bord.
Selon les témoignages de survivants, le bateau a chaviré une journée après
avoir pris la mer, mais la date exacte du naufrage reste encore inconnue, tout
comme les circonstances dans lesquelles il s’est déroulé.
900 morts depuis le début 2015
Les gardes-côtes italiens ont secouru 144 personnes lundi,
et récupéré neuf corps en mer. Les survivants ont ensuite été débarqués au port
de Reggio Calabria, dans le sud de l’Italie. C’est sur la base de leurs
témoignages que l’Organisation internationale pour les migrations et l’ONG Save
the Children ont démarré mardi l’enquête sur ce dernier naufrage en date. Au
moins 400 personnes auraient péri, dont des enfants, ce qui porte à 900 le
nombre de migrants tués en mer depuis le mois de janvier dernier. En 2014, sur
la même période, 47 personnes avaient été tuées dans les mêmes circonstances.
L’Italie du Sud se trouve confrontée depuis plusieurs
semaines à une nouvelle hausse des arrivées de candidats à l’émigration en
Europe. Les gardes-côtes italiens ont annoncé avoir porté secours à pas moins
de 42 navires, au cours des seules journées de dimanche et lundi. Depuis début
d’avril, ce sont 10 500 nouveaux arrivants qui ont été enregistrés en Italie,
poussant Angelino Alfano, ministre de l’Intérieur, à lancer un appel aux
structures d’accueil de demandeurs d’asile et réfugiés de tout le pays en vue
de trouver 6 500 places supplémentaires en urgence. « La saison 2015 du trafic
de migrants a repris dans toute son ampleur », résume, lapidaire, l'OIM.
Selon les estimations de l’agence Frontex, gendarme frontalier
de l’Europe notamment chargé du contrôle des flux migratoires en Méditerranée,
cet afflux de migrants en provenance des côtes d’Afrique du Nord pourrait
atteindre de 500 000 à 1 million en 2015.
Frontex face à des passeurs armés
Outre la gestion de l’accueil de ces migrants, le phénomène
pose aussi des questions d’ordre sécuritaire. Les passeurs se montrent en effet
de plus en plus menaçants envers les navires qui assurent les sauvetages en
mer. Lundi, pour la seconde fois cette année, des hommes armés se sont attaqués
directement au dispositif Triton, qui a remplacé l’opération Mare Nostrum en
novembre 2014.
Deux navires, un Italien et un Islandais, transportaient
déjà 342 personnes secourues plus tôt et étaient en train de récupérer 250
personnes qui se trouvaient à bord d’une embarcation au large des côtes
libyennes. Une vedette rapide a alors surgi, avec à son bord des hommes armés
qui ont tiré plusieurs coups de feu en l’air avant de s’emparer de
l’embarcation à bord de laquelle se trouvaient les migrants. « C’est le signe
que les contrebandiers en Libye sont en train de tomber à courre de bateaux et
plus enclins à utiliser les armes pour récupérer ceux qui ont été utilisés pour
le transport de migrants », a déclaré Fabrice Leggeri, directeur exécutif de
Frontex.(RFI)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Chers intervenants,
Vous qui réagissez sur ce site , êtes priés de respecter certaines règles ; pas de propos à caractères : racistes, tribaux, antisémites ,xénophobes et homophobes, provocant à l’encontre des autres
Le non-respect de ces règles conduira à des sanctions ; l’effacement des messages sans avertissement et exclusion définitive du site.