En Libye, quatre ans après la chute de Mouammar Kadhafi et de son régime, l'un de ses fils était jugé pour la répression sanglante des manifestations. Saïf al-Islam Kadhafi, considéré comme l'héritier politique du «Guide de la révolution», a été condamné par contumace à la peine capitale.
La condamnation a été prononcée par un tribunal de Tripoli
sous l'autorité du gouvernement non reconnu par la communauté internationale
car installé au pouvoir par la coalition de milices Fajr Libya en août dernier.
Saïf al-Islam, fils du Guide déchu, n'a jamais assisté à son procès mis a part
une retransmission vidéo et il a été condamné à la peine capitale en son
absence.
Depuis son arrestation dans le sud-libyen en 2011, déguisé
en berger, il est détenu par les miliciens de la ville de Zintan dans un lieu
tenu secret. Ces ex-rebelles connaissent la valeur de leur prisonnier VIP et
ont toujours refusé de le livrer à une autre juridiction. La CPI l'avait
pourtant demandé, mais ses représentants ont été kidnappés à Zintan en 2012 et
accusés d'espionnage. Pas question de le remettre non plus à Tripoli, ville
avec laquelle Zintan est en guerre depuis un an.
D'autres proches du Guide condamnés
En revanche, dans leur combinaison bleue de détenus, les
autres figures de l'ancien régime condamnées à mort ce matin étaient bien
présentes dans le box à Tripoli. D'abord, Baghdadi Mahmoudi, le dernier Premier
ministre de Kadhafi que la Tunisie avait livré en 2012 contre rétribution
financière, mais aussi le très redouté Abdallah Senoussi, proche d'entre les
proches du colonel Kadhafi, ancien chef de ses services de renseignements,
livré à la Libye en 2012 par la Mauritanie où il s'était réfugié après la chute
du régime.
Avec six autres caciques moins connus, ce sont donc neuf
condamnations à morts par balle qui ont été prononcées ce matin pour leur rôle
dans la répression en 2011 pendant la révolution.
Un procès dénoncé
Le procès de Saïf al-Islam n’a pas été équitable selon
l'ONU, Amnesty International et Human Rights Watch, comme l’explique Ahmed
Benchemsi, le directeur de la communication pour la région Moyen-Orient au sein
de HRW : « Plusieurs sérieuses violations de procédures ont été enregistrées, de
multiples droits des accusés ont été violés, il y a des condamnations à mort
qui ont été prononcées, dans un environnement qui ne garantissait absolument
pas une justice impartiale. Nous demandons que la Cour suprême libyenne
réexamine tous les faits. Cela dit, nous soulevons beaucoup d’interrogations
sur la possibilité même qu’un procès impartial et indépendant puisse avoir lieu
dans un pays qui est complètement ravagé par la guerre civile ».(RFI)
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