Après Quincy Jones ou Spike Lee, l'ex-secrétaire d'État de George W. Bush, Condoleezza Rice, a fait réaliser un test génétique pour déterminer l'origine de ses ancêtres. Un phénomène de mode chez les Africains-Américains.
Pendant de longues années, elle a cru descendre des Ashantis
du Ghana. Il n’en est rien. À 57 ans, Condoleezza Rice vient d’apprendre que
ses lointaines origines africaines remontent à la plaine Tikar, au centre du
Cameroun. À l’instar de milliers d’Africains-Américains, celle qui fut
l’austère secrétaire d’État de George W. Bush de 2005 à 2009 – la deuxième
femme et la première Noire à accéder à ce poste – et qui, aujourd’hui, enseigne
à l’université de Stanford (Californie) et soutient le républicain Mitt Romney
dans la course à la présidentielle a cédé elle aussi à la curiosité de remonter
son arbre généalogique.
Native de Birmingham, dans l’Alabama, Condi n’est pas la
première des Africains-Américains célèbres dont les ancêtres sont originaires
du Cameroun, à en croire le verdict de l’un de ces laboratoires qui se sont
spécialisés dans la lucrative recherche des origines. Le musicien et producteur
Quincy Jones a découvert, lui aussi, qu’il était issu de la même ethnie des
Tikars. Et la liste des « Camerounais » s’allonge d’année en année : le
réalisateur Spike Lee (Malcolm X, Do the Right Thing), les acteurs Forest
Whitaker (Le Dernier Roi d’Écosse) et Chris Tucker (Rush Hour)…
Ossements
Mise au point en 2003 par le biologiste africain-américain
Rick Kittles, la méthode est simple et rapide : un prélèvement buccal analysé
en laboratoire permet d’établir la carte d’identité génétique du demandeur.
Celle-ci est ensuite comparée à une banque de données constituée grâce aux
ossements d’un demi-millier d’esclaves africains morts aux États-Unis et issus
de différentes ethnies du continent. Des correspondances sont ensuite
recherchées, avec une marge d’erreur. Coût : entre 200 et 1 000 euros.
Grâce aux progrès scientifiques, ces hommes et femmes dont
les aïeux sont arrivés en Amérique il y a plusieurs siècles au fond des cales
des négriers retrouvent ainsi le berceau de leurs ancêtres. Certains
entreprennent des voyages de découverte – une nouvelle forme de tourisme qui
fait le bonheur des tour-opérateurs et du secteur hôtelier. Ainsi, à la fin de
décembre, un groupe de 87 Américains a parcouru le Cameroun du nord au sud.
Avec, au programme, une halte devant les lieux de mémoire et une immersion dans
la culture africaine. Organisé par l’association ARK Jammers, cet Ancestry
Reconnection Program les a notamment conduits à l’ancien port négrier de Bimbia
(Sud-Ouest). Selon des historiens, entre 46 000 et 68 000 hommes et femmes
d’origine camerounaise ont quitté leur terre natale pour le continent
américain.
(@jeuneafrique.com)
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