Les propos du Premier ministre français, invité de l'émission de télévision « On n'est pas couché » sur France 2 samedi soir suscite la polémique au Gabon. Manuel Valls, interrogé par l'humoriste français, Jérémy Ferrari, qui critique la présence d'Ali Bongo au cortège de chefs d'Etat lors de la marche suite aux attentats de Charlie Hebdo le 11 janvier 2015, avait laissé entendre que le président gabonais n'était pas élu.
L’humoriste Jérémy Ferrari : « Comment vous expliquez qu’Ali
Bongo se retrouve en tête d’une marche pour la liberté d’expression ? »
« Dans cette manifestation, il y avait des chefs d’Etat et
de gouvernement. Vous retenez Ali Bongo, moi je retiens surtout un autre
Africain, élu lui, précise Manuel Valls : Ibrahim Boubacar Keïta ».
L’humoriste rebondit : « Ah, parce qu’il n’est pas élu Ali
Bongo finalement ? »
Réponse du Premier ministre français : « Non, pas comme on
l’entend. »
Rappel de l’ambassadeur du Gabon à Paris
En l’absence du ministre des Affaires étrangères en mission
aux Etats-Unis, c’est le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya, qui
s’est chargé de répondre à Manuels Valls. Dimanche à 20 heures sur le plateau
de plateau de Gabon Télévision, Pacôme Moubelet Boubeya a marqué sa surprise et
son étonnement après les propos de Manuels Valls alors que, selon lui, le Gabon
et la France entretiennent d’excellentes relations de coopération bilatérale.
Le membre du gouvernement gabonais a clairement indiqué que son pays a décidé
de rappeler son ambassadeur en France pour consultation. Cette consultation
pourrait durer 15 jours, voire plus.
Mais avant de quitter Paris, le diplomate gabonais Germain
Ngoyo Moussavou devrait se rendre à Matignon pour remettre une lettre par
laquelle le Gabon demande plus d’explications au gouvernement français.
Libreville ne s’arrête pas là : selon la presse locale, l’ambassadeur de France
au Gabon est convoqué au ministère gabonais des Affaires étrangères. Depuis
l’arrivée des socialistes au pouvoir en France, les relations avec le Gabon
sont compliquées. Il y a eu trop de dossiers fâcheux, mais les deux pays n’ont
jamais rompu leurs relations diplomatiques.
L'opposition monte au créneau
Manuel Valls a donc offert du pain béni aux opposants
gabonais. « Il confirme ce que nous savions déjà. Ali Bongo doit tirer les
conclusions de son imposture », martèle Richard Moulomba Moumbo, président de
l'Arena, Alliance pour le renouveau national.
« C'est grave ce que Manuel Valls a dit. Ali Bongo doit
démissionner », hurle un autre préférant l'anonymat. « Si Manuel Valls a fait
un lapsus, il s'agit alors d'un lapsus éloquent », ironise Didjob Divungi Di
Ndinge, ancien vice-président de la République passé à l'opposition.
« Incongruité irresponsable »
Les réactions fusent aussi sur les réseaux sociaux où les
pro et les contre Valls se chamaillent. Le pouvoir n'a pas encore réagi. Un
haut cadre proche de la présidence de la République a qualifié les propos de
Valls d'« incongruité irresponsable à huit mois de la prochaine élection
présidentielle au Gabon ».(rfi)
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