La jeune maman du bébé volé qu’on accuse de trouble au sein de l’hôpital, dit toute sa détermination à aller jusqu’au bout. La jeune maman que nous avons rencontrée à l’Hôpital gynéco-obstétrique revient sur les circonstances de disparition de son bébé et fait part des graves menaces qui planent sur sa sécurité. Substance de l’entretien.
Comment te sens-tu ?
Je me sens très mal parce que je suis venue à l’hôpital pour accoucher. Et j’ai d’ailleurs bien accouché, mais comme par miracle, mon bébé s’est volatilisé le jour même où il est venu au monde.
Comment passes-tu tes journées depuis le 20 août 2011 ?
Elles sont assez difficiles. C’est presque la même chose. Je me lève, je prends mon bain et j’erre dans les couloirs de l’hôpital en attendant une quelconque visite d’un membre de ma famille.
Quel est le regard des autres sur toi ?
Toutes celles qui passent dans la salle 2 sont compatissantes à ma douleur et m’encouragent dans mon combat.
Et que pense le personnel de l’hôpital ?
Lorsque je passe dans les couloirs, je surprends parfois certains regards posés sur moi. Du coup, je sais qu’on parle de moi. Mais je ne prête pas une grande importante à cela.
Pourquoi insistes-tu en restant dans ce lieu ?
Je suis là parce que je veux qu’on me rende ma fille. Dès que ce sera chose faite, je m’en irai.Des enquêtes sont actuellement en cours.
Le sais-tu ?
Je l’ai entendu.
Et pourquoi ne veux-tu pas toujours libérer le lit n°12 ?
Parce que je sais que, si je pars maintenant, rien ne sera fait et on n’en entendra plus parler. Si déjà c’est difficile qu’on trouve mon enfant en ce moment, ce ne sera pas évident lorsque je vais rentrer à la maison. C’est la seule façon pour moi de faire entendre ma voix.
On dit aussi que vous restez là alors que vous ne payez rien, que c’est pour cela qu’on vous demande de partir…
Ce n’est pas vrai ! Nous avons payé la caution pour la couveuse, nous avons nos reçus. C’est juste la chambre que nous refusons de payer. Le directeur avait demandé au major (une dame) de me donner un billet de sortie. Elle est venue me dire cela, et je lui ai rétorquée que je ne peux pas partir sans mon enfant. Elle est partie rendre compte, et le directeur est personnellement venu me voir et m’a dit qu’il allait facturer tout ce que nous avons dépensé afin de nous rembourser. Après quoi, il nous dit : «Fichez le camp !» Je lui ai répondu que je ne voulais pas de dédommagement, mais mon enfant. Le temps est passé avant qu’une facture de 150.000 Fcfa nous soit servie. Une facture que ma mère a refusé de prendre et a renvoyée. Je veux préciser que mon billet de sortie, ce sera mon enfant.
Avant d’enfanter, combien de visites as-tu effectuées dans cette formation hospitalière ?
J’ai fait toutes mes trois visites ici, où j’ai rencontré à chaque fois des médecins différents. Tout se passait normalement.
Pendant ces visites, rien ne t’a jamais frappé ?
Je sais qu’un médecin m’a dit que, si j’avais mal, quelle que soit l’heure, je devais seulement venir ici à l’hôpital. J’avais six mois de grossesse.
Tu es très jeune. N’as-tu jamais pensé à avorter ?
C’est vrai que la grossesse est arrivée sans que je m’y attende. Mais, lorsque je l’ai su, j’ai décidé de garder le bébé surtout que j’avais le soutien de ma famille. De plus, j’avais une amie qui a tenté d’avorter et elle en est morte. Et cela ne m’a jamais effleuré l’esprit. Je voulais cet enfant.
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