Selon des sources proches du gouvernement camerounais, la décision a été prise mercredi 29 février 2012, par le ministre de la Défense, en accord avec le ministre des Forêts et de la Faune, de lancer une opération militaire anti-braconnage de grande ampleur dans le parc national de Bouba N'Djida à l’extrême nord du pays, afin de mettre fin au massacre de centaines d'éléphants perpétué depuis le début d’année, dans le nord du Cameroun. L’opération qui aurait été lancé jeudi 1er mars dans la soirée, a pour objectif de préserver la population camerounaise d’éléphants et même les populations locales.
Un communiqué conjoint signé des deux membres du gouvernement qui ont fait le déplacement, marquant ainsi la première réaction des autorités face à cette situation, parle de "dispositif renforcé en vue de l’éradication définitive du phénomène". Le nombre exacte des membres de l’équipe d’intervention, ni la nature de leur corps d’appartenance n’ont pas été donnés.
De nombreux médias ont avancé le chiffre de 1000 hommes. Les organisations de protection des animaux sont satisfaits «Le WWF se réjouit que le gouvernement camerounais ait décidé enfin de prendre à bras le corps la question du braconnage d'ivoire en envoyant des effectifs militaires pour rétablir la sécurité. Cela étant, cette opération ne peut pas se limiter à une simple démonstration de forces. Il est vital que les braconniers soient interpellés et jugés afin de donner un signal force à ceux qui seraient tentés par ce type d'activités illégales. On ne peut pas violer impunément le territoire camerounais et mettre en danger sa faune. Nous attendons avec impatience les premiers résultats des opérations militaires, mais quoi qu'il en soit, nous resterons très vigilant quant à l'action des publics afin que ces massacres cessent, faute de quoi ça sera la fin de la plus grande population d'éléphants de savane du Cameroun» rappelle Natasha Kofoworola, représentante régionale du WWF en Afrique centrale, selon des informations rapportées par la chaine de télévision TV5 monde.
Le gouvernement camerounais s’est refusé à appliquer une identité formelle aux responsables de ce braconnage. "Des bandes de braconniers, lourdement armées, ont pénétré en territoire camerounais, le long de la frontière avec le Tchad, afin d'alimenter le trafic d'ivoire. Les braconniers, qui s'expriment en arabe et se déplacent à cheval, semblent venir du Soudan afin de constituer de vastes quantités d'ivoire destinées aux marchés asiatiques", indique le communiqué officiel. Certains observateurs tiennent d’ailleurs le gouvernement pour responsable de la situation. Cela faisait longtemps que l’administration camerounaise était avertie du danger qui pesait sur les éléphants. Déjà en 2010, devant l'accroissement du braconnage dans la zone du parc national de Lobeke (Est), Jim Leape, Directeur général du WWF International, s'était ému de la situation par courrier auprès du Premier ministre camerounais, en lui suggérant de prendre les mesures nécessaires pour y mettre un terme. L'année suivante, un groupe de douze ambassadeurs avait interpellé par écrit le Premier ministre camerounais sur la situation de forte insécurité pour la faune, régnant dans de nombreux parcs nationaux camerounais et particulièrement dans les zones frontalières. Lors de la réunion de la dixième Conférence de la Congo Basin Forest Partnership (CBFP) qui s'est tenue à Douala, les délégués de l'Afrique centrale et de la communauté internationale avaient fortement condamné les massacres d'éléphants et appelé fermement les gouvernements camerounais et tchadiens à prendre les mesures nécessaires pour faire respecter la loi dans la région. L’ampleur des récents massacres prouve que rien ou peu de chose a été fait. D’autres pays notamment asiatique sont aussi indexés, dans la mesure où le trafic d’ivoire issu de ces massacres leur profite. Des observateurs estiment que des mesures d’interdiction devraient être prises sur des ivoires à l’origine non traçable.
Journalducameroun
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