Congo-Kinshasa: Human Rights Watch accule Kigali


A l'instar des Nations unies, Human Rights Watch accule le régime de Paul Kagame et révèle que l'armée rwandaise «fournit des hommes, des armes et des munitions» au M23.

Dès lors, Kinshasa est mis devant ses responsabilités qui l'obligent à sortir de sa tour d'ivoire pour une prise de position claire, et assortie d'un engagement ferme à entreprendre, dans les meilleurs délais, des actions militaires, judiciaires et diplomatiques pour un dénouement définitif de cette énigme de l'Est qui a assez duré et causé trop de désastres.
Dans un rapport publié lundi, Human Rights Watch déclare détenir des témoignages éloquents sur l'implication du Rwanda dans la situation d'insécurité qui prévaut actuellement dans la province du Nord-Kivu. Elle affirme que des déserteurs du M23 lui ont révélé avoir «vu au Rwanda le général rebelle Bosco Ntaganda», considéré par le gouvernement congolais comme le véritable responsable de la nouvelle rébellion qui secoue l'Est du Congo depuis deux mois.
«L'organisation de défense des droits de l'Homme américaine accuse l'armée rwandaise d'avoir fourni des centaines d'hommes ainsi que des armes et des munitions aux rebelles du M23 en République démocratique du Congo, et de servir de refuge à leur chef présumé Bosco Ntaganda malgré un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale», rapporte BBC.
Dans un communiqué publié lundi 4 juin, HWR affirme que «l'armée rwandaise est directement impliquée dans la fourniture de 200 à 300 nouvelles recrues ainsi que d'armes lourdes et de munitions aux rebelles».
Curieusement, la ministre des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, a démenti l'implication de son pays dans le conflit armé dans l'Est de la RDC, bien avant la publication du rapport de HRW dont elle a qualifié les travaux de «simplistes», «irresponsables» et d'«aussi dangereux que des balles ou des machettes».
De leur côté, le général Ntaganda et les dirigeants du M23 ont aussi rejeté les rapports les accusant de collaborer entre eux ou avec le Rwanda, alors que le gouvernement congolais assure que les informations données par les combattants capturés «confirment le recrutement forcé de jeunes mineurs d'âge par les mutins tant au pays même qu'à l'étranger».
La divulgation par la presse d'un rapport confidentiel de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) sur la présence de Rwandais dans les rangs du M23 a poussé la RDC et le Rwanda à dépêcher une commission de vérification conjointe à Goma (Nord-Kivu). «Des citoyens rwandais étaient recrutés, formés dans leur pays et envoyés en renfort au M23 en RDC», dit le document.
La mission des enquêteurs congolais et rwandais a consisté à «établir toute la vérité sur l'éventuel appui du Rwanda au mouvement rebelle M23», créé début avril 2012 par des mutins issus des Forces armées de la RDC (FARDC) et du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).
Selon OCHA, les violents affrontements entre ce mouvement et l'armée régulière ont provoqué le déplacement de plus de 100 000 personnes, dont environ 74 000 dans les territoires de Lubero (Masisi et Rutshuru).
Comme on peut le constater, les preuves s'accumulent contre Kigali, accusé d'entretenir et de soutenir les rebelles du M23, fidèles au général renégat Bosco Ntaganda. La balle est désormais dans le camp de Kinshasa qui devra, dans un premier temps, se prononcer clairement sur cette affaire dont le fond a été mis à nu par les révélations des Nations unies, de HWR ainsi que les témoignages de nombreux membres du M23 qui ont fait défection de leur mouvement. Ensuite, Kinshasa devra déclencher des mécanismes prévus en pareil cas pour que le régime de Kigali arrête son double jeu dans la sous région des Grands Lacs.
Plus de doute possible. En soutenant le M23, Kigali a prouvé noir sur blanc qu'il n'a jamais oeuvré pour la paix avec Kinshasa. Les déclarations des recrues du M23 confirment les révélations faites en son temps par le Potentiel sur l'existence d'un centre de formation basé sur l'île rwandaise d'Iwawa. Information que l'ambassade du Rwanda à Kinshasa s'était empressée de démentir mais sans apporter des preuves contraires.
Au regard de l'évolution de la situation, Kinshasa n'a plus de raison de se taire. Il doit sortir de son mutisme, sinon de sa réserve, pour agir et mettre un terme à l'occupation rwandaise d'une partie du territoire congolais. Bien plus, l'opportunité lui est offerte pour rétablir l'honneur bafoué du pays et s'engager résolument dans la voie du développement dont l'élan a été estompé par ce cycle de tensions, de violences et de conflits armés créés et entretenus par Kigali et ses commanditaires.
Source:AllAfrica

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