L'actuel chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a été facilement réélu (85%) à la tête du Parti de la justice et du développement (PJD). Un résultat logique pour l'homme qui a mené son parti de l'opposition aux ministères.
À l'issue du septième congrès du Parti de la justice et du
développement (PJD), Abdelilah Benkirane a été reconduit secrétaire général de la
formation islamiste. Le vote, intervenu dimanche soir, a très largement porté
l'actuel chef du gouvernement marocain à la tête du parti pour un deuxième
mandat, après celui ouvert en 2008. Abdelilah Benkirane a recueilli plus de 85%
des voix lors du scrutin secret, avec 2 240 voix.
Son unique concurrent était son prédécesseur (de 2004 à
2008) et actuel ministre des Affaires étrangères, Saadeddine El Othmani, qui a
recueilli 346 voix (13%). El Othmani a été élu président du Conseil national
(CN, parlement du parti), fonction qu'il occupe depuis 2008. Dans son discours
de clôture, le patron des islamistes a remercié son concurrent pour avoir eu «
le courage » de ne pas se désister. À l'issue des élections du Conseil
national, les deux finalistes avaient en effet bénéficié des retrais des deux
autres qualifiés : El Mostafa Ramid, ministre de la Justice, et Abdelaziz
Rebbah, son confrère de l'Équipement.
Le discours du vainqueur s'est poursuivi sous forme de
harangue en arabe classique, incitant les militants à continuer leur engagement
« si Dieu le veut ». Puis le frère Benkirane a conclu dans la darija (arabe
dialectal) qu'il affectionne : « Je vous promets de ne pas changer. Vous ne
serez pas déçus. Nous voulons le bien pour notre pays, notre peuple et notre
Roi. Dieu verra nos intentions et couronnera nos actions de succès. Il n'y a de
victoire que de la part de Dieu ».
Printemps arabe
Organisé six mois après la nomination d'un gouvernement mené
par le PJD, ce congrès était le premier grand rendez-vous avec les bases du
parti. Près de 3 000 participants, venus de toutes les régions du royaume et
même certains représentants des Marocains résidant à l'étranger (MRE), se sont
serrées dans une salle du complexe sportif Moulay Abdellah à Rabat, étouffée
par la chaleur.
Dans son discours d'ouverture, Benkirane a évoqué le
Printemps arabe, « un évènement incroyable [qui] n'est pas encore terminé. » La
thèse politique, votée lors du 7e congrès, s'attache aux modalités de la «
construction démocratique »; après celle dédiée au « combat politique », prônée
lors du précédent congrès en 2008.
'L'absence de la délégation du parti socialiste (PS) français a été remarquée, mais elle s'explique par un cafouillage lors de l'envoi des invitations.'
'L'absence de la délégation du parti socialiste (PS) français a été remarquée, mais elle s'explique par un cafouillage lors de l'envoi des invitations.'
Une grande partie de ce texte analyse les changements
produits par le Printemps arabe, avec des développements sur la Tunisie,
l'Égypte, la Libye, le Yémen, mais aussi la Syrie, la crise dans ce pays étant
très présente lors du week-end. Le parti avait, par ailleurs, invité des hôtes
de marque, notamment le leader du Hamas palestinien, Khaled Mechaal et la
militante yéménite et prix Nobel Tawakkol Karman. Si l'absence de la délégation
du parti socialiste (PS) français a été remarquée, elle s'explique par un
cafouillage lors de l'envoi des invitations.
Au-delà des mondanités, le congrès a permis de réunir la
grande famille du parti, arrivé en tête des élections législatives de novembre
2011. Avec 107 sièges sur 395, les camarades de Abdelilah Benkirane réalisaient
leur meilleur score électoral depuis leur première participation à un scrutin
en 1997, l'année où les islamistes avaient fait leur entrée au Parlement
marocain avec 9 députés.
Le nouveau chef du gouvernement (lequel compte 12 ministres
PJD) a d'ailleurs rappelé aux congressistes le chemin parcouru, les enjoignant
à reprendre le flambeau. Les instances du parti ont d'ailleurs été remaniées.
Parmi les 160 membres élus du nouveau CN, 32% ont moins de 40 ans et si la
parité n'est pas atteinte, environ 40% des membres du parlement du parti sont
des femmes.
Relève
Objectif : préparer la relève sans changer une « équipe qui
gagne », selon l'expression d'El Mostafa Ramid. En effet, la majorité des
leaders du parti ont été élus, réélus ou désignés pour des postes dans les
instances dirigeantes. Saadeddine El Othmani est reconduit à la tête du Conseil
national. Lequel a élu les membres de l’instance qui représente l'exécutif du
parti : le secrétariat général. On y trouve les ministres suivants, proposés
par Benkirane : El Mostafa Ramid, Abdelaziz Rebbah, Bassima Hakkaoui
(Solidarité, Femme et Famille), Mustapha El Khalfi (Communication), Lahcen
Daoudi (Enseignement supérieur), Abdelaziz Amara (Industrie et Commerce),
Idriss Azami El Idrissi (Budget).
À ceux-là s'ajoutent tous les autres ministres et des
membres de droit. Enfin, le congrès a été l'occasion d'écarter quelques fortes
têtes signalées par leurs déclarations fracassantes. Ainsi, les députés
Abdelaziz Aftati (Oujda) et Mouqrî Abou Zaïd El Idrissi (El Jadida) sont sortis
de la direction du parti. Ils faisaient partie des neuf élus de 1997…(Jeuneafrique.com)
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