Cameroun - Alerte sur la dette du Cameroun .

Bien que les emprunts contractés par le pays au premier semestre se situent en deçà des prévisions budgétaires, ceux-ci risquent de s’alourdir d’ici à la fin d’année.Dans la Loi des Finances 2012, la distribution budgétaire par grandes masses prévoit pour cette année, un taux d’emprunt établi à 17, 82. 




En faisant une arithmétique simple sur la base des 2800 milliards de Fcfa à recouvrer et à dépenser au cours de cet exercice, l’on se rend compte que l’Etat va devoir emprunter plus de 364 milliards de Fcfa pour boucler son budget. Dans la note de conjoncture relative à l’exécution budgétaire au premier semestre, les données sur l’endettement de l’Etat affichent 126,7 milliards de Fcfa d’emprunts contractés au mois de juin 2012, contre 141,2 l’année dernière à la même période. 

Les prévisions qui tablaient sur 137 milliards de Fcfa de dette à cette période sont en baisse de plus de 10 milliards de Fcfa. Ce qui laisse transparaître un taux de réalisation de 92,5% dans ce chapitre. Dans le détail, le volet extérieur de cette dette est en hausse de 16% et s’établit à près de 50 milliards de Fcfa contre 42,5milliards de Fcfa au premier semestre de l’exercice écoulé. Des opérations qui permettent d’afficher un taux de réalisation de 98,6% car, au départ, on avait planché au ministère des Finances sur 50 milliards de Fcfa. 

Mais, contrairement à la politique d’emprunts qui se porte plutôt bien, les remboursements au compte de la dette intérieure ne suivent pas le même rythme. On est ainsi passé de 98,7 milliards de Fcfa remboursés au premier semestre 2011 à 77,4 milliards de Fcfa en juin de cette année, soit plus de 21 milliards de Fcfa de diminution. Le rythme d’endettement du Cameroun qui, au premier trimestre 2011 était de 1740 milliards de Fcfa, commence à envoyer des signaux d’inquiétudes. A la Caisse autonome d’amortissement (Caa), l’on explique cette augmentation de l’enveloppe par le montant de l’emprunt obligataire émis en décembre 2010 par l’Etat camerounais. Lequel lui a permis de récolter 200 milliards de Fcfa. 

«A la fin du troisième trimestre 2011 l’encours de la dette publique camerounaise est composé de 66,7% de dette extérieure, soit 1158 milliards de Fcfa, et 33,3% de dette intérieure, correspondant à 578 milliards de Fcfa», précisait la note de conjoncture à cette époque. Au trimestre précédent (juillet-août-septembre 2011), le Cameroun devait 1121 milliards de Fcfa dont 65,7% aux bailleurs de fonds étrangers et 587 milliards de Fcfa aux créanciers internes. Depuis cette date, la dette du pays a atteint des sommets. Dans la note de conjoncture du mois d’avril 2012, la Caa indique que la dette du pays s’est établie au 31 décembre 2011 à 2015 milliards de Fcfa. 

Si on y ajoute la garantie publique, l’enveloppe globale tutoie les 2 337 milliards de F ! A la Caa, on indique que «pour la première fois depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte, l’encours de la dette publique et sa garantie dépassent la barre des 2000 milliards de Fcfa». Une enveloppe qui représente 18.6% du PIB, comprenant à la fois les dettes extérieure et intérieure. Si l’on ajoute les récents emprunts, il est possible que les emprunts du pays menacent d’atteindre 2500 milliards de Fcfa d’ici la fin d’année. Au ministère des Finances, l’on indique que le comité national d’endettement, gendarme de la politique d’emprunt du pays, veille au grain. Sinon, on aurait déjà franchi la barre des 5000 milliards de Fcfa d’avant l’atteinte du point d’achèvement. 

«Avant, compte tenu des projets qu’il y avait à exécuter dans le pays, chaque ministère allait à la rencontre des bailleurs de fonds et prenait des engagements financiers qu’il soumettait au gouvernement ; aujourd’hui, avec ce comité, on veille et on surveille toutes les dérives qui pourraient survenir dans ce domaine», souligne-t-on au Minfi. 

Malgré cet endettement, les responsables du Minfi sont sereins. «On n’emprunte pas à l’aveuglette ; c’est pour assurer le financement des projets et infrastructures porteurs de croissance. Avec la politique des grandes réalisations, on a le 2ème pont sur le Wouri qui donne un ou deux points de croissance, les barrages et autres infrastructures pourraient d’ici cinq ans, s’ils sont achevés, donner une croissance forte au pays à défaut d’une croissance à deux chiffres. 
Ce qui ferait venir davantage d’investisseurs au pays, et donnerait certainement à l’Etat des moyens suffisants pour effectuer des remboursements», explique un cadre du Minfi.
Source : camerounlink

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