Les
présidents du Soudan, Omar el-Béchir, et du Soudan du Sud, Salva Kiir, qui
discutent depuis dimanche soir à Addis Abeba, sont proches d'un accord sur les
différends qui ont conduit les deux pays au bord de la guerre au printemps, a
annoncé mercredi la diplomatie éthiopienne.
"Le
résultat final de la négociation entre les deux Soudans devrait être rendu
public lors d'une conférence de presse" mercredi vers 10h30 GMT, selon un
communiqué du ministère éthiopien des Affaires étrangères, hôte du sommet.
Aucun
autre détail n'était disponible et aucune des deux délégations ne confirmait
qu'un accord allait ou non être annoncé.
Des
diplomates estimaient que des progrès dans les discussions laissaient espérer
un accord partiel, mais pas un accord global embrassant l'ensemble des sujets
de tensions, que la communauté internationale appelle de ses voeux.
"Il
y a eu des progrès; pas sur toutes les questions, mais si un accord (partiel)
peut-être trouvé c'est un progrès appréciable", a expliqué mercredi un diplomate
occidental.
Après
de précédents entretiens dimanche soir et lundi, les présidents el-Béchir et
Kiir s'étaient à nouveau rencontrés pendant près de trois heures mardi soir à
Addis Abeba, siège de l'Union africaine (UA). La journée de mardi avait auparavant
été consacrée par les médiateurs à effectuer des navettes entre les deux
délégations, dans le but d'arracher un accord.
Très
peu d'informations ont filtré depuis dimanche sur le déroulement et l'avancée
de ces discussions directes à huis clos, visant à régler définitivement les
questions laissées en suspens par l'accord de paix de 2005, qui a mis fin à des
décennies de guerres civiles entre rebelles du sud et gouvernement de Khartoum
et débouché sur l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.
Les
tensions entre les deux pays autour de ces questions - tracé de la frontière,
statut de zones contestées particulièrement celle d'Abyei, pétrole, notamment -
ont dégénéré entre mars et mai en combats frontaliers entre leurs deux armées,
les plus intenses depuis la partition du Soudan.
La
communauté internationale, très inquiète du risque d'un nouveau conflit à
grande échelle entre Juba et Khartoum, belligérants de la plus longue guerre
civile du continent, a accentué sa pression sur les deux chefs d'Etat pour
qu'ils parviennent à un accord définitif sur les questions en suspens.
Un
des points de désaccord majeur semble concerner la zone dite des "14
miles", une bande de terre frontalière s'étendant à 14 miles (22,5 km) au
sud du cours d'eau Bahr el-Arab et revendiquée par les deux parties, selon des
diplomates.
Le
ministre soudanais de la Défense Abdelrahim Mohamed Hussein, cité par le Centre
des médias soudanais, proche des services soudanais de renseignement, a assuré
qu'il n'y aurait "aucun compromis autour de cette bande, territoire
soudanais".
Le
blocage autour de ce secteur semble en outre faire obstacle à la mise en place
d'une zone démilitarisée de chaque côté de la frontière, sur laquelle les
parties étaient censées se mettre d'accord au cours de ce cycle de
négociations.
Cette
zone-tampon vise à éviter toute reprise des affrontements frontaliers mais
aussi à couper les lignes d'approvisionnement des mouvements rebelles actifs
dans les régions soudanaises du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu, que Khartoum
accuse Juba de soutenir.
Dans
une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU fin juillet, Khartoum s'était
insurgé contre une carte de l'UA délimitant provisoirement la frontière pour
servir de base à l'établissement de la zone démilitarisée et plaçant la zone
des "14 miles" côté sud-soudanais.
"On
ne peut soutenir que la carte proposée par l'UA (. . . ) ne concerne que la
zone démilitarisée et n'aura pas de conséquences" sur le tracé final de la
frontière, expliquait le Soudan, rejetant cette partie de la carte.
Début
août, Khartoum et Juba ont conclu un accord sur le pétrole, notamment sur les
redevances de passage du brut sud-soudanais par les oléoducs du nord, un des
sujets les plus épineux entre les deux voisins.
Le
Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves de brut du Soudan d'avant la
sécession mais dépend pour l'exporter des infrastructures du Nord. Des détails
de cet accord pétrolier restent néanmoins à finaliser
Source : Jeuneafrique
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