L'ex-président sud-africain Nelson Mandela "réagit mieux au traitement" qu'il reçoit depuis son hospitalisation, samedi 8 juin, pour une pneumonie, a annoncé, le 12 juin, le président Jacob Zuma devant le Parlement.
« Je suis heureux de vous annoncer que Madiba réagit mieux au
traitement depuis ce matin », a déclaré, le 12 juin, le chef de l'État
sud-africain, Jacob Zuma, devant le Parlement. Une première indication
positive sur la santé du héros de la lutte contre l'apartheid âgé de 94
ans et hospitalisé depuis cinq jours pour une rechute de sa pneumonie.
Les autorités sud-africaines ont reconnu que Nelson Mandela était hospitalisé à la Mediclinic Heart de Pretoria. Mardi 11 juin, son état de santé était toujours jugé "très grave mais stable", même si la communication de la présidence semble préparer les Sud-Africains au pire.
Invisible, mais au centre de toutes les attentions. Derrière les grands murs couleur brique de l'hôpital Mediclinic heart, Nelson Mandela
est là. On est au moins sûr de cela : après avoir retenu l'information
depuis son admission, samedi matin, la présidence sud-africaine (seule
autorité qui communique sur la santé de l’ancien président) a confirmé
sa présence dans cet établissement de Pretoria.
La volonté de garder ce qui était devenu un secret de polichinelle –
des dizaines de reporters du monde entier étaient déjà massés devant
l’établissement où des proches de Mandela avaient été vus – a de quoi
faire douter sur l'état de santé réel du héros de la lutte contre
l'apartheid. Officiellement, il est inchangé : « très grave mais stable »,
comme l'a répété le président sud-africain Jacob Zuma mardi, après
avoir rencontré l'équipe de médecins, la veille au soir. Le président
s'est ensuite envolé pour le Cap où l'attend un important vote du
parlement.
Mais Zuma n'avait-il pas affirmé qu'il était « en bonne forme et souriant » au mois d'avril, alors qu'une vidéo de leur rencontre montrait au contraire un vieil homme au visage figé,
visiblement incommodé par ses visiteurs. En l'absence d'informations
plus précises, des témoignages contradictoires circulent. Alors que sa
fille, Zindzi, affirmait récemment qu'il allait bien, dans une interview
au Guardian, un journaliste de la chaîne américaine CBS a
assuré que l'ancien président avait échappé de peu à la mort : il aurait
été réanimé après une attaque, dans la nuit précédent son admission
tandis que ses reins et son foie ne fonctionneraient qu'à 50%.
La plupart des Sud-africains semblent s'être habitués à cette
incertitude. De fait, les signes de nervosités sont rares. Peut-être
cette église bondée du centre de Johannesburg, qui déverse ses fidèles
jusque sur le trottoir d'en face en début d'après-midi ? « C'est
toujours comme ça », affirme un passant.
Les hospitalisations à répétition de Nelson Mandela (c'est la
cinquième depuis janvier 2011) ont-elles amené les Sud-africains à se
faire à l'idée de le perdre ? Dans le parc d'Arcadia, à Pretoria, la vie
suivait son cours mardi après-midi, entre matches de football et
parties de cartes. Seul les journalistes venus en nombre aux abords de
la clinique – plusieurs dizaines, avec tout l'équipement nécessaire aux
directs – perturbaient le calme du quartier, siège de nombreuses
ambassades et administrations. Ils seront même le sujet principal du
reporter d'un journal local, venu interviewer ses confrères étrangers.
Petros, un technicien de 29 ans, est venu assister au spectacle de la
forêt de caméra en sortant du travail. Mais il ne s'en étonne pas plus
que cela. « C'est le dernier grand homme d'État. Avant même que je sois
né, il luttait déjà. Et s'il n'était pas arrivé au pouvoir, un homme
noir comme moi n'aurait même pas pu marcher dans cette rue. » Son
pronostique est assez réservé. « À son âge, on ne se remet pas comme ça
de ce genre d'infections. Tout ce que j'espère, c'est qu'il tienne
jusqu'à ses 95 ans [le 18 juillet prochain] ». Et après ? Pour Petros,
il ne fait aucun doute que son décès marquera un tournant dans
l'histoire du pays.
« Madiba [son nom de clan et surnom affectueux] nous a demandé de
négocier et de pardonner. Mais les Noirs n'ont rien oublié de ce qu'ils
ont subi. Certains souffrent encore, surtout dans les campagnes. Ils ont
le sentiment d'avoir été dépossédés de leurs terres et ce gouvernement
ne fait rien pour eux. Tout le monde aime Mandela et les gens ne veulent
pas le décevoir. Mais le jour où il disparaîtra, les choses vont bouger
», affirme-t-il, avec un mélange de crainte et de curiosité.
Mickey, lui, ne veut pas entendre parler de malheur. Ce jeune
chauffeur de taxi, qui travaille un peu plus depuis l'arrivée du
patriarche dans son quartier, demande des nouvelles fraîches à tous les
journalistes qu'il charge. « Je me sens tellement proche de Madiba...
C'est comme s'il faisait partie de moi. Je suis très inquiet. Mais je
suis confiant. Il va s'en sortir. C'est un combattant ».
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