Malgré de nombreux efforts en faveur de l’égalité des hommes et des femmes, aucun pays au monde n’est parvenu à éradiquer les discriminations et les violences qui persistent et se perpétuent à l’encontre des femmes.
Elles demeurent aujourd’hui les principales « victimes collatérales »
des mesures législatives et des us et coutumes, qui ne leur donnent pas un égal
accès aux services, aux droits et aux opportunités, que ce soit au niveau
civil, économique ou politique. Les violences domestiques (coups, viols,
incestes, mariages forcés et précoces, etc.) font écho aux violences subies à
une échelle plus large, dans le cadre des conflits (guerre, prostitution,
mutilations, etc.) et aux mutilations génitales féminines.
En dépit de leur place centrale au sein de la famille et de la société,
elles sont souvent dépendantes et soumises à leurs maris, qui décident de leurs
faits et gestes, ainsi que de leurs droits et surtout de leurs devoirs.
Un changement des mentalités devrait s'opérer avec la prise de
conscience pour la société, particulièrement pour les hommes, d’avoir à vaincre
la peur de la rivalité féminine. La revendication de droits pour les femmes est
mal perçue car leur perception se limite à la hauteur du foyer, de la relation
homme femme au détriment de la libération et de l'exploitation des ressources
et des énergies de l'ensemble des citoyen-ne-s.
Un des facteurs clés qui explique cette forte dépendance des femmes et
qui conditionne toute tentative de la réduire, est la dépendance économique des
femmes. Leur empowerment économique est une condition sine qua non de leur
liberté et de leur accès réel aux droits.
Depuis la « découverte » du rôle économique des femmes, notamment de
celles des Suds, et parallèlement aux effets socialement dévastateurs des politiques
d’ajustement structurels, l’attention des ONG et des organisations et
institutions internationales est braquée sur les femmes, qui se retrouvent au
coeur des programmes « d’activités génératrices de revenus » d’abord, puis « entrepreneuriat ». Plus récemment, on observe un changement d’échelle des
programmes, tenant compte de la place des femmes dans l’économie mondialisée
avec sa nouvelle division sexuelle du travail (ouvrières dans les zones
franches, migrantes assumant des rôles clés dans ce que l’on qualifie de
l’économie du « care », etc.).
Leur accès aux ressources nécessaires pour développer leur potentiel économique
dans l’économie relève dorénavant d’un pari mondialisé et médiatisé, fer de
lance de la Banque mondiale, et dans une moindre mesure de l’ONU et ses
diverses agences et programmes, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et
contre l’accroissement de la paupérisation féminine. Il est vrai que l’enjeu
est actuel : les études le démontrent, un rôle actif des femmes dans l’économie
nationale permet un meilleur développement du pays et une croissance économique
plus soutenue.
Contrairement aux clichés réducteurs des mentalités africaines, les
femmes entrepreneurs jouent un rôle beaucoup plus important dans les économies
du continent.
Mais leur nombre demeure insuffisant.()En vérité, il y a très peu
de différence entre les entreprises qui appartiennent à des hommes et celles
qui appartiennent à des femmes en Afrique. Les entreprises, qui sont dirigées
par des femmes, sont aussi bien établies, productives, technologiquement
compétentes et tout autant reliées aux marchés globaux que les entreprises
dirigées par des hommes.
Une différence est que la proportion d’entreprises qui emploient plus de
100 employés est, en moyenne, plus élevée parmi les entreprises qui
appartiennent à des femmes (31 %) que parmi les entreprises qui appartiennent à
des hommes (24 %). Et les travailleurs qua li fiés et très qualifiés
constituent un pourcentage plus élevé du personnel des entreprises que les
femmes dirigent.
Non seulement les entreprises qui ont à leur tête des femmes
recrutent-elles plus de femmes que les entreprises dirigées par des hommes,
mais elles recrutent également une proportion plus élevée d’employés féminins à
des ni veaux de haute qualification et de direction.
Les entreprises qui appartiennent à des femmes ont également recruté
plus de personnel, en moyenne, que ne l'on fait les entreprises qui
appartiennent à des hommes au cours de deux périodes d’observation présentées
dans l’étude.
L'entrepreneuriat féminin contribue utilement
au développement des pays africains.
Il est clair que les femmes entrepreneurs jouent un rôle beaucoup plus
important dans les économies que ce que l’on pensait auparavant. Mais leur
nombre de meure insuffisant. La plupart des femmes entrepreneurs sont
nécessaires dans la diversification de l’économie et la création de plusieurs
millions d’emplois pour la population active.
Réformer l’environnement des affaires pour diminuer les obstacles qui se
dressent au lancement et à la fermeture des entreprises bénéficierait à tous
les entrepreneurs mais aiderait particulièrement les femmes. Les décideurs
politiques doivent aussi aborder la question des normes sociales fondées sur une
distinction des sexes et les traitements différentiels dans le cadre de la loi
afin d’appliquer les mêmes règles du jeu aux femmes.
Mais malgré le fait que les femmes d'affaires prennent en général moins
de risque financier que les hommes et que leurs affaires ont un taux d'échec
plus faible, les banques continuent de faire la discrimination contre les
femmes entrepreneurs quand il s'agit de financement.
Pourtant, entrepreneuriat féminin pourrait aider le continent africain
à relever ses défis. Car œuvrer en faveur de la promotion de la femme et
diversifier l’économie peuvent aller de pair avec la création de meilleurs
emplois en plus grand nombre.
Depuis l'avènement des processus démocratiques en Afrique, les femmes
chefs d'entreprise ont le vent en poupe. Mieux formées qu'autrefois, elles
forcent le respect et désamorcent les préjugés les plus tenaces.
Burkina Faso : Entrepreneuriat Féminin est un vivier de croissance pour l'économie
Entrepreneuriat féminin est une réalité au Burkina Faso. Ce secteur
connait ces dernières années une croissance significative. Les femmes ont rompu
avec leur rôle d'autrefois qui était celui d'une bonne ménagère. On trouve
aujourd'hui dans tous les secteurs d'activités des femmes chefs d'entreprises.
Des efforts sont consentis par l'Etat et d'autres acteurs pour permettre à entrepreneuriat féminin de quitter l'état de timidité dans lequel il se
trouvait afin de jouer pleinement son rôle de vivier de la croissance
économique.
Le secteur de entrepreneuriat féminin a connu un regain d'intérêt à
cause du rôle important et de la place qu'occupent de plus en plus les femmes
dans la vie économique et sociale de notre pays. Il est désormais reconnu
mondialement qu'il ne peut y avoir de développement sans la pleine
participation de la femme au processus. En effet, c'est en 1975, lors de la
conférence des Nations Unies marquant l'année internationale de la femme que le
phénomène a été reconnu pour la première fois.
Au Burkina Faso, on compte environ 51 580 entreprises toute tendance
confondue. Les femmes s'orientent de plus en plus vers ce secteur. Elles sont
propriétaires de près de 4 527 entreprises réparties dans des domaines divers :
la transformation, les BTP, le commerce, le service, l'éducation, la santé, la
restauration. Majoritairement, les femmes entrepreneures sont activent dans les
domaines qui n'exigent pas de niveau de formation spécifique ; il s'agit de
secteurs traditionnellement féminins qui nécessitent moins d'investissement
et/ou de formation, notamment le commerce et l'agro-alimentaire.
Selon le recensement de 2004, 31% du total des femmes entrepreneures
sont dans le commerce, contre 28% dans l'agro-alimentaire et 43% dans les
services. Des difficultés à surmonter La plupart des femmes entrepreneures sont
citées comme modèles de réussite en affaire pour leur rigueur de gestion et
pour le respect surtout des valeurs fondamentales de la pratique des affaires.
Les femmes sont de plus en plus aptes à créer une affaire personnelle ou
à s'associer pour la mise en œuvre d'activités communes.
Cependant, même si on enregistre des progrès, force est de constater que
ce taux demeure faible au regard du potentiel de création d'entreprises par les
femmes. Le nombre combien important d'activités génératrices de revenus,
comparé à la faible création d'entreprises par les femmes, dénotent d'un faible
passage de l'informel vers le formel. Plusieurs facteurs peuvent expliquée cet
état de fait.
En effet, les femmes rencontrent des difficultés et des contraintes pour
la conduite de leurs affaires. Ainsi, plusieurs facteurs limitent leurs actions
en matière entrepreneuriat. Ce sont : le fait de ne pas disposer de garanties
pour l'accès au crédit, le défaut de propriété de terre, le faible accès aux
moyens de production (intrants, équipements modernes), les contraintes
familiales, les pesanteurs socioculturelles, le niveau faible de revenu des
femmes. A ces facteurs s'ajoutent l'analphabétisme, le faible niveau
d'instruction des femmes et la faible qualification des femmes. Ce sont autant
de facteurs qui, non seulement limitent la qualité des activités, mais bloquent
ou ralentissent surtout la formalisation des entreprises.
Au regard de l'importance des contraintes auxquelles font face les
femmes entrepreneures, des efforts ont été faits pour accompagner les micros
réalisations du secteur privé y compris celles des femmes. Booster l'action de
la femme en matière entrepreneuriat. Plusieurs actions ont été entreprises
pour une forte implication des femmes dans la mise en œuvre des actions de
développement. () En effet, depuis près d'une dizaine d'années, les femmes entrepreneures
ouest africaines s'organisent de plus en plus en structures faitières
(composées d'entreprises individuelles et ou d'associations
multifonctionnelles) à l'échelle nationale ou sous régionale.
Ces regroupements qui permettent aux femmes, avec des conditions très
souples, d'avoir accès aux financements, aux formations, aux voyages d'études,
etc. afin qu'elles puissent mener au mieux leurs activités. Des mesures
d'accompagnement Malgré l'existant, plusieurs activités peuvent être organisées
au profit des femmes entrepreneures.
On peut citer entres autres : le renforcement des capacités des femmes à
travers la mise en œuvre de Programmes d'alphabétisation, de formations sur
les techniques de gestion, le développement de la culture d'entreprise, le
développement de l'esprit d'entreprise, la sensibilisation et l'information des
femmes sur des thèmes relatifs à l'importance et aux avantages de la
formalisation (lisibilité de l'activité, accès aux marchés, accès aux crédits
et l'amélioration du climat de confiance avec les partenaires que sont les
fournisseurs, les banques, les assurances, les clients...), la conduite
d'actions de changement des mentalités afin d'accélérer les actions
d'accompagnement des femmes dans les activités génératrices de revenus et
enfin, la mise en place d'un fonds d'appui à entrepreneuriat féminin. Mieux
programmées et organisées, ces actions vont concourir à booster entrepreneuriat féminin.
Et si les hommes acceptaient enfin de céder leur place et d'octroyer le
pouvoir aux femmes? Et si les mères et les soeurs, qui tiennent avec peu de
moyens et beaucoup d'abnégation les millions de ménages au sud du Sahara,
prenaient enfin les rênes de nos Etats? Et si les financiers acceptaient de
leur accorder un peu plus de crédits et de ne plus les confiner seulement aux
petits commerces?
©Wao : Béatrice Seupa Ng.
@genreenaction.net (article7007) -
@rtd.dj(entreprenariat feminin en afrique , un
moteur de croissance)
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@burkina24.com(entreprenariat
féminin accélérer sa participation à l’effort de croissance)
@afrique-demain.org (entrepreneuriat
des femmes africaines dans le contexte international)
J’aime beaucoup toutes ces informations.
RépondreSupprimerExcellent article, merci beaucoup.