Au marché central de Douala, Evelyne observe attentivement le visage des clients qui s’avancent vers son étal où elle a disposé épices, condiments verts et tomates.
Cette commerçante quinquagénaire, mère de cinq enfants et trois fois grand-mère, affirme qu’elle est « exposée ». « Boko Haram a attaqué un marché en plein jour à Maroua. Mes enfants me demandent de faire attention car, ces gens-là peuvent aussi attaquer Douala. »
Par précaution, Evelyne rentre désormais beaucoup plus tôt chez elle après sa journée de travail, « à 17 heures au plus tard ». Près d’elle, Jacqueline Tang s’inquiète de l’absence des forces de l’ordre.
Depuis les attaques suicides de Maroua, à l’extrême-nord du Cameroun, l’inquiétude gagne des habitants de la capitale économique comme Célestine Mouanfo. Son sac à main serré contre la poitrine, la jeune femme a de la peine à se frayer un passage au milieu de la foule qui traverse le carrefour Ndokoti, un lieu très fréquenté dans la banlieue est de Douala.
Célestine se rend à Akwa, le grand centre d’affaires de la ville. Un policier tente de discipliner les taxis et motos qui klaxonnent. Il est le seul visible dans l’immense carrefour, ce qui renforce la peur de Célestine : « Depuis les attentats de Maroua, j’ai très peur lorsque je passe dans ce carrefour, explique la jeune femme, agent commercial à Douala. Dans un endroit comme Ndokoti, il faut qu’il y ait plus de policiers et de gendarmes. »
Après l’interdiction du port de la burqa, le gouverneur de la région du Littoral, région dans laquelle se trouve Douala, a entamé la chasse aux mendiants. Selon Joseph Beti Assomo, ces derniers peuvent être utilisés comme kamikazes. Le responsable régional a également invité les responsables des agences de voyages et des gares routières et ferroviaires à installer des détecteurs de métaux et un système de vidéosurveillance.(lemonde)
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