Les rebelles soudanais ont annoncé, mardi 28 février, qu'ils avaient tué cent cinquante soldats de l'armée régulière lors de combats, dimanche, le long de la frontière disputée avec le Soudan du Sud. Un bilan démenti par l'armée soudanaise, qui a indiqué qu'un "nombre très important" de rebelles étaient morts au cours de ces affrontements. Khartoum accuse Juba d'être à l'origine de ces violences et menace le Soudan du Sud de riposte.
Les affrontements sont survenus dimanche après une "attaque surprise" contre la base militaire de Jau, a commenté le porte parole du SPLM-N, la branche nord du Mouvement populaire de libération du Soudan, proche de l'ancien rébellion sudiste. Selon lui, les membres du SPLM-N auraient pris trois chars et volé des centaines d'armes et de véhicules. Ils auraient recensé les cadavres éparpillés sur le sol de la base
Le mouvement avait également annoncé, dès dimanche, sa première attaque conjointe avec le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), un groupe rebelle de la région du Darfour, à Jau, et la prise de la zone de Taruje, à 20 kilomètres au nord de Jau – dans une région riche en pétrole et où la frontière n'a pas encore été clairement définie–, ouvrant la voie aux réfugiés sudistes bloqués au Soudan.
VIOLATION D'UN TRAITÉ DE NON-AGRESSION
Mardi, les rebelles du SPLM-N ont dit qu'ils avaient repris l'avant-poste d'El-Ahmier, qu'ils avaient déjà conquis à la mi-janvier, avant que l'armée ne le reprenne. Le porte-parole des forces armées soudanaises, Sawarmi Khaled, Saad, a démenti ces avancées, affirmant que les combats s'étaient déroulés à Jau seulement, et non à Taruje ni à El-Ahmier. Selon lui, "les forces armées soudanaises nettoient en ce moment la zone".
Khartoum a affirmé que l'attaque à Jau avait été menée par des rebelles dirigés par des officiers sud-soudanais, à 6 kilomètres à l'intérieur des terres du Nord, en violation d'un traité de non-agression signé il y a deux semaines, ce que Juba a démenti. Les autorités ont assuré que le Soudan se réservait le droit de république.
Si les liens politiques et militaires n'ont pas été totalement rompus entre les ex-rebelles désormais au pouvoir au Soudan du Sud et le SPLM-N, il s'agit de "deux entités distinctes avec des directions séparées", a estimé dans un rapport le Small Arms Survey, un projet de recherche suisse indépendant.
Depuis l'été 2011, de violents combats opposent l'armée soudanaise et le SPLM-N au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, deux Etats limitrophes du Soudan du Sud où Khartoum cherche à asseoir son autorité depuis la partition, en juillet. Selon l'ONU, ces combats affectent directement trois cent soixante mille personnes et la famine menace.
le Monde
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