Cameroun : Affaire du carnage des Eléphants - Paul Biya somme Edgard Mebe Ngo’o d’aller au Nord

Des informations tirées à bonnes sources affirment que sur hautes instructions du Chef de l`Etat, le ministre de la Défense, et son collègue des Forêts et de la faune, se rendent aujourd`hui, 29 février, dans le Septentrion par un vol militaire, pour évaluer les dégâts au parc national de Bouba Ndjida. 

«Au Cameroun, on massacre énormément les éléphants». Cette information à première vue banale, pour des spécialistes du braconnage, barre la première page de «Une» du journal «Libération» dans son édition de lundi, 27 février dernier. Pourtant, l`information démontre à suffisance que dans le pays de Paul Biya, on a atteint la cote d`alerte. S`agissant du traitement de l`article en page centrale (avec une photo des éléphants abattus) que signe Fanny Pigeaud, on comprend que le trafic d`ivoire est intense au Cameroun qui, pis encore, paye le lourd tribut. Le journal «Libération» relate comment, depuis le mois de janvier, des centaines de pachydermes ont été tués par des braconniers dans le parc de Bouba Ndjida dans la région du Nord-Cameroun. Pour nos confrères de «Libération», ces braconniers sans doute originaires du Soudan et du Tchad, n`hésitent pas à faire usage de leurs armes, souvent des kalachnikovs, se déplacent à cheval, parfois par groupe de 50 hommes. En plus, ils savent jouer de l`extrême porosité des frontières. «Les messages d`alerte envoyés aux autorités camerounaises, connues pour leur gouvernance défaillante, n`ont rien donné: l`armée n`a pas été déployée, comme cela se serait fait dans d`autres pays» écrit Fanny Pigeaud. 

Bien avant la publication de cette sonnette d`alarme par un organe de presse français, le quotidien Le Messager, dans sa «Une», édition du jeudi, 23 février, marquait son indignation et sa stupéfaction à savoir qu’un problème d`extermination des pachydermes sur le sol camerounais, ne connaisse pas une mobilisation tous azimuts des autorités, du gouvernement et de l`Etat du Cameroun, au point où, il a fallu la pression de l`Union européenne et de la Communauté internationale pour bousculer l`inertie et la passivité camerounaise. 

Dans sa publication, Le Messager s`étonnait que, le problème de la montée galopante du grand braconnage dans les aires protégées, principalement avec le cas récent du carnage des éléphants orchestré par les chevaliers soudanotchadiens dans le parc national de Bouba Ndjida, puisse seulement inquiéter la délégation de l`Union européenne au Cameroun, les Ong travaillant sur les questions de l`environnement, tandis que le Cameroun, reste cloîtré dans le laxisme. Pourtant, il s`agit de la sauvegarde de la biodiversité, de la survie de l`industrie touristique au Cameroun, mais surtout de la prise en compte des questions de souveraineté et de sécurité nationale. 

Un vol militaire forcé pour Garoua 
Pour mettre un terme à l`apathie du gouvernement camerounais, dont l`importance de la décimation des espèces protégées ne semble pas suggérer des mesures offensives de répression et de surveillance; Paul Biya avec la pression de l`Union européenne, le lobbying à l`échelle internationale et la publication du Messager, est sorti de sa réserve. Par message porté, frappé du sceau de l`urgence, le chef de l`Etat aurait instruit le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, de descendre immédiatement dans la région du Nord et principalement dans le parc de Bouba Ndjida, pour procéder à l`évaluation de la situation et des dégâts causés par le carnage. Les mêmes sommations ont été faites en direction du ministre des Forêts et de la faune. Pendant tout le week-end et lundi denier encore, les deux ministres ont multiplié des réunions de crise dans le but de trouver des palliatifs aux attaques des braconniers, qui ont mené des multiples agressions dans le parc et procédé à l`extermination d`un nombre important d`éléphants de taille, d`âge et de sexe confondus. 

Des sources dignes de foi affirment que les deux ministres, accompagnés de leur différent état-major, seront ce mercredi matin, lorsqu`il sera 9 heures 30 minutes, à bord de l`avion militaire, C130, pour un atterrissage «forcé» en direction de la ville de Garoua, chef lieu de la région du Nord. Le chef de l`Etat les aurait sommés de trouver les urgentes mesures de riposte appropriées à ce qui se présente comme une agression extérieure sur le territoire camerounais. Au moment où l`on pense que les efforts fournis jusque-là, dans le cadre de la conservation et le développement durable sont compromis par le phénomène du grand braconnage qui prend des proportions inquiétantes, il y a lieu d`expérimenter une action concertée. Pour une solution durable, l`option qui s`avère salutaire, est celle d`envisager une approche multisectorielle qui implique: le Minatd, le Mindef, la Dgsn et le Minrex. Il appartient avant tout au Cameroun de se prendre en charge, de manifester une prise en conscience et en conséquence de la gravité de la situation, avant toute mobilisation de la communauté internationale, les Ong et les différentes instances sous régionales voire mondiales.
Camerounlink

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