Cameroun : Douanes - Les droits désormais payés à la banque

Les treize banques installées au Cameroun pourront désormais encaisser les droits de douane en numéraire ou par chèque, selon une convention signée hier avec le ministre des Finances. 

Désormais, un nombre important d’opérations de dédouanement se feront via les guiches de banques. C’est le principal acquis de la convention signé hier 2 avril entre le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey et les directeurs généraux établissements bancaires installés au Cameroun et portant sur l’encaissement des droits de douane à travers les paiements électroniques. Au total, treize banques, soit toutes celles qui exercent sur le sol camerounais, ont signé cette convention avec le ministre des Finances manquant ainsi leur adhésion complète à ce programme qui va faire transiter 20% des recettes douanières par les guichets de banques ouverts au Guichet unique des opérations du commerce extérieur (GUCE) à Douala. Selon les responsables du ministère des finances, ce protocole d’accord s’inscrit dans la politique gouvernementale de simplification de la chaine de dédouanement et de dématérialisation des opérations du commerce extérieur afin de rendre compétitive la place portuaire de douala. Pascal Rebillard, Dg de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) et président de l’Association professionnelle des établissements de crédit (Apeccam) ne dit pas autre chose, saluant cette avancée qui va rendre les opérations de dédouanement plus rapides, fiables, sécurisés et traçables. Un travail d’équipe mené entre les responsables de la douane est les banquiers, pour mettre en place les logiciels et organiser la fonctionnalité de cette opération dans des délais restreints. 

Des vertus confirmées par le ministre des finances, selon qui cette convention va faciliter un meilleur suivi des contribuables, et améliorer le climat des affaires, renforcer la bancarisation du pays, sécuriser les recettes douanières, et surtout réduire les délais de passage des marchandises au port. Début mars dernier, à l’occasion de sa visite à Douala pour présider la rencontre public privé dite «Cameroon Business Forum», le premier ministre Philemon Yang avait eu l’occasion de visiter le site du GUCE, et d’expérimenter avant l’heure ce système de paiement encore en cours d’implémentation à l’époque. La présidente du conseil d’administration du GUCE et Directrice général des douanes, Minette Libom Li Likeng, avait alors expliqué que désormais, avec ce système, un usager lambda pourra, à partir de son terminal informatique effectuer tous les enregistrements nécessaires avant de se présenter au port pour retirer son colis, quel que soit sa nature et son volume. La dématérialisation, disait-elle, a été conçue pour réduire les lenteurs observées à la douane, et améliorer ainsi l’environnement du commerce extérieur tout en optimisant les niveaux de contrôle du gouvernement, grâce notamment au fait que toutes les transactions sont sécurisées dans une salle des serveurs. 

Ainsi, les banques qui doivent systématiquement reverser dès le lendemain les sommes recouvrées dans le compte unique du trésor, s’engagent à mettre à la disposition du ministère des finances, immédiatement après encaissement, «toutes les informations sur la nature et le montant des encaissements effectués, afin de permettre la délivrance des quittances de paiement aux contribuables». Bien entendu, le gouvernement a convenu de verser une rémunération aux établissements bancaires, pour leur rôle dans cette avancée. 

Selon le ministre des finances, le succès de cette première opération qui ne concerne encore que 20% des recettes douanières, devrait permettre la maturation de la réflexion en vue de la montée en puissance de ce déploiement technologique, pour atteindre 100%. De plus, précise-r-il, toujours dabs la logique de la modernisation et de la simplification du climat des affaires, l’automatisation des procédures et la dématérialisation des paiements devrait conduire à l’extension de ce type de convention aux autres segments des finances publiques, notamment la perception des impôts. 

Lu sur Camerounlink