L'Ex-Sgpr affirme n'avoir donné aucune instruction pour le virement de 29 millions de dollars dans le compte de Gia.L'ouverture des débats dans l'affaire qui oppose l'Etat du Cameroun à Marafa Hamidou Yaya, ancien secrétaire général à la présidence de la République et Yves Michel Fotso, ancien administrateur directeur général de la Camair était attendue.
Il leur est reproché les faits de co-action de détournement
des deniers publics et complicité de détournement de deniers publics dans le
cadre de l'achat de l'avion présidentiel.Le premier témoin appelé à la barre
par l'accusation (ministère public et Etat du Cameroun) était Michel Meva'a
m'Eboutou. En 2001, à l'époque de la décision par l'Etat du Cameroun d'acquérir
un avion présidentiel pour les voyages du chef de l'Etat, c'est lui qui était
ministre de l'Economie et des finances.
Et par là l'ordonnateur du virement de la somme de 29
millions de dollars à Gia par la société nationale des hydrocarbures (Snh).
Michel Meva'a m'Eboutou affirme avoir participé à deux réunions relatives à
l'acquisition de l'avion présidentiel.
A la première réunion tenue en 2001, convoquée par Marafa
Hamidou Yaya, il dit avoir été informé de la volonté d'acquisition d'un avion
et s'être opposé à l'option d'un « leasing » (paiement en location »).
Car pour lui, « il s'agissait d'un avion du chef de l'Etat
». A la deuxième réunion quelques jours plus tard, il affirme avoir été informé
par l'ancien Sgpr que « les solutions à ses problèmes étaient déjà trouvées ».
C'est ainsi, poursuit-il que « Yves Michel Fotso a exposé sur Gia ».
Il insiste sur le fait qu'on lui a donné 72 heures pour
virer l'argent dans les comptes de Boeing à travers Gia. Car tient-il à ajouter
2 millions de dollars avaient déjà été virés par la Cbc à Gia pour garantir
l'achat de l'avion.
L'ancien ministre de l'Economie et dès finances insiste sur
le fait que compte tenu des délais, ce dernier a directement contacté la Snh.
C'est ainsi que 1 750 millions de Fcfa ont été dans un premier temps virés à la
Cbc, puis 29 millions de dollars dans les comptes de Gia.
A la question de savoir qui a donné le numéro de compte de
Gia, il répond avec hésitation : Marafa Hamidou Yaya. Persistant sur la donnée
selon laquelle : « L'opération devait se dérouler en 72 heures. Au-delà, on
perdait le déposit. Le versement a été fait dans les délais ». Puis vint la
riposte de la défense.
C'est Marafa Hamidou Yaya qui engage en premier la contre
attaque. Il cherche à savoir qui pouvait engager les dépenses, Meva'a m'Eboutou
répond sans hésitation : « Le ministère de l'Economie et des finances ».
Et précise que : « C'est pourquoi je ne trouvais pas
opportun la formule du Leasing ». A près une succession de questions, l'ancien
ministre de l'Administration territoriale devient plus agressif.
Il demande : « Est-ce que le Sgpr vous a demandé d'engager
des dépenses », Meva'a m'Eboutou affirme que : « C'était une dépense publique
».
Marafa poursuit : « Est-ce que le Sgpr a qualité de demander
au Ministre de l'Economie et des finances d'engager une dépense qui n'est pas
inscrite au budget du Sgpr ? ».
Michel Meva'a m'Eboutou hésite, regarde le juge Gilbert
Schlick qui préside la collégialité, puis lance : « Je ne réponds pas à cette
question ». « Avez-vous reçu d'autres instructions ? », lance l'ex-Sgpr,
réponde de l'ex-ministre des Finances :
« Je ne réponds pas à cette question ». A Marafa Hamidou
Yaya d'affirmer : « On peut conclure que vous n'avez pas de preuves que des
instructions vous ont été données.
Tenant dans sa main une poignée de documents, l'ex-Sgpr
explique avoir insisté auprès du ministre de la nécessité d'une lettre de
crédit pour garantir la sécurité du virement des 29 millions de dollars.
A la question de savoir pourquoi il s'est opposé à une
lettre de crédit qui servait de garantie à l'Etat du Cameroun, l'ex-ministre
des Finances réponds : « J'étais opposé à la lettre de crédit qui faisait
intervenir les banques parce l'Etat avait les moyens ».
Puis Marafa hausse le ton : « Comment vous pouvez virer 29
millions de dollars à une société sans garantie ? », Meva'a m'Eboutou argue sur
les délais d'achat de l'avion qui étaient courts (72heures).
A l'ancien Sgpr de poser la question : « Est-ce que vous
pouvez me donner la lettre où je vous transmets le n° de compte ? ». Michel
Meva'a m'Eboutou sur un ton calme affirme : « Tout se traitait au téléphone ».
Hier, la sécurité a été renforcée autour du tribunal. L'axe
menant d'Aes-Sonel au ministère des Finances a été barricadé. Les entrées
filtrées et le dispositif sécuritaire renforcé. Prévu à 11heures, c'est
finalement vers 16 heures 05 minutes que l'audience va débuter.
Camer.be
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