Le 8 mai, le chef de l’État camerounais Paul Biya a nommé 30
sénateurs pour compléter la liste des 70 qui ont été élus lors du scrutin du 14
avril dernier. Place désormais aux tractations en vue de la désignation du
président du Sénat, successeur constitutionnel du président de la République en
cas de vacance du pouvoir.
Le
8 mai, le chef de l’État camerounais Paul Biya a nommé 30 sénateurs pour
compléter la liste des 70 qui ont été élus lors du scrutin du 14 avril dernier.
Place désormais aux tractations en vue de la désignation du président du Sénat,
successeur constitutionnel du président de la République en cas de vacance du
pouvoir.
«
Durant ses trente ans de pouvoir, Paul Biya a été un chef de clan, un chef de
faction au Cameroun ». C’est en ces termes peu amènes que Jean Robert Wafo,
ministre de l’Information du Shadow Cabinet du Social Democratic Front (SDF,
opposition), a accueilli la désignation de 30 sénateurs par décret
présidentiel, le 8 mai.
De
fait, Paul Biya a ignoré toutes les propositions qui lui ont été faites, y
compris celles d'une liste signée des mains du leader du SDF, Ni John Fru Ndi,
qui avait pourtant été consulté. Son choix s’est porté sur de vieux briscards
de la politique ainsi que sur des chefs traditionnels. Avec comme principal
enjeu, lors de la session qui s’ouvre le 14 mai prochain, le choix du président
du Sénat.
Ancien
Premier ministre et Grand chancelier des ordres nationaux, Peter Mafany
Musongue, a toutes les faveurs des pronostics. Cet anglophone du Sud-Ouest fait
face à un autre poids lourd : Simon Achidi Achu, lui aussi ancien Premier
ministre, mais originaire du Nord-Ouest, fief du SDF.
Longue
liste de prétendants
«
Mafany Musongue est bien parti pour être président du Sénat. Paul Biya ne peut
laisser la tête des deux chambres parlementaires aux francophones. Et il y a un
nordiste à la présidence de l’Assemblée nationale. Étant donné que l’actuel
Premier ministre, Philémon Yang, est du Nord-Ouest, Achidi Achu n’a aucune
chance », tranche cependant le politologue Aboya Manasse Endong.
Selon
lui, la liste des potentiels présidents est longue. « Pour varier et contenter
l’Ouest, le président peut aussi faire passer Ibrahim Bombo Njoya [ministre de
l’Administration territoriale et Sultan des Bamoun, une puissante ethnie de
l’Ouest, NDLR]. Beaucoup de gens en parlent mais je suis sceptique », dit
Aboya. Le Sultan se livre à une rude bataille politique avec Adamou Ndam Njoya,
le président de l’Union démocratique du Cameroun (UDC). Mais l’ex Premier
ministre Niat Njifenji est également en course. Faute de gagner la présidence,
il pourrait se contenter de seconder l’heureux élu.
Enfin,
le lamido de Rey-Bouba (Nord), Abdoulaye Aboubakary, réputé proche de Paul
Biya, pourrait lui aussi être porté à la tête du Sénat, histoire pour le chef
de l'État de couper l'herbe sous le pied de Marafa Hamidou Yaya. Malgré sa condamnation
à 25 ans de prison et son incarcération à la prison centrale de Yaoundé,
l'ex-ministre de l’Administration du territoire, est très populaire au Nord et,
aujourd’hui farouche opposant au régime de Biya, il lance des appels incessants
au soulèvement contre celui-ci...( Jeuneafrique)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Chers intervenants,
Vous qui réagissez sur ce site , êtes priés de respecter certaines règles ; pas de propos à caractères : racistes, tribaux, antisémites ,xénophobes et homophobes, provocant à l’encontre des autres
Le non-respect de ces règles conduira à des sanctions ; l’effacement des messages sans avertissement et exclusion définitive du site.